Extrait du journal
doctrines bien arrêtées, on donna droit de bourgeoisie à leurs théories qui n’avaient qu’un seul avantage, celui de ressembler à des théories, et de fournir un but à la révolution qui ne sa vait encore ce qu’elle voulait. Mais alors la lutte commença , et les politiques de la République, redoutant un débordement d’i dées hostiles à l'ordre social, aidés par la bourgeoisie et la par tie saine de la classe ouvrière, firent leurs efforts pour arrêter l’envahissement de doctrines qui auraient certainement compro mis leur autorité et l’œuvre de février ; on doit cette justice à ceux que la démagogie salue du nom de républicains bourgeois : qu’au risque d’enlever toute raison à la révolution de février , ils ont courageusement combattu, au 15 mai et au 23 juin, en faveur des principes éternels de justice et d’ordre. Le socialisme a été vaincu, mais avec lui la révolution de février a été décapitée ; et si le nouveau pouvoir veut franche ment s’occuper du sort des classes laborieuses, et ne laisser aucun prétexte aux déclamations égalitaires et démagogiques, nous pourrons nous demander, dans quelque temps : à quoi a donc servi cet immense ébranlement qui a tari , pendant neuf mois en France, la source de tout travail, de toute prospérité. Nous concevons la révolution de 1789 : elle a eu un résultat. Si futilité des moyens employés alors est parfaitement contestable, le but atteint est assez beau, assez grand, pour qu’on ne pardonne pas quelque chose aux entrainemens de bonne foi ; mais, qui nous dira ce que la révolution de février a produit d’utile ? Nous ne voyons en haut et en bas, à tous les degrés de l’échelle sociale, que la misère, la ruine, encore la misère et la ruine. Retournons cette triste page de notre histoire, où la postérité ne lira que faiblesse , folies, ridicules ambitions, et, si nous consentons à vouloir encore l’essai d’une forme gouvernemen tale dont les metteurs en œuvre ont compromis grandement l'a venir , que fessai en soit confié à des mains intelligentes et hon nêtes; s’il réussit, si la République doit donner à la France plus de stabilité dans le présent, plus de confiance dans l’avenir; s’il lui est accordé de résoudre des problèmes trop négligés avant février, de nous donner plus de liberté, sans compromettre l’ordre, plus de bonheur, sans léser aucun intérêt, nous nous inclinerons volontiers devant un ordre de choses que nous n’a vons pas désiré, et qui ne nous inspire encore que doutes et in certitudes....
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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