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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 5 avril 1877

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
5 avril 1877


Extrait du journal

ment commémoratif de la guerre et laissant fort clairement entendre qu'il craindrait des frois sements avec l'Allemagne. C'est cette situation délicate qui se trouverait dénouée par la retraite de M. de Bismark, et le parti de la paix l'em porterait à Berlin. Vous choisirez entre ces ver sions également répandues et dont aucune peutI être n'est la vraie. Ce qui fait, ici, beaucoup croire à la paix, c'est d’abord l’absence du duc Decazes, avec cette particularité qu'un ministre intérimaire a été nommé. Le décret de nomination du vice-amiral Fourichon est publié ce matin au Journal officiel. Or, hier, on savait dans les cercles diplomatiques la démission de M. de Bismark ; si on eût craint quelques complications, M. Decazes fût revenu à Paris, et, en tout cas, on n’eût pas nommé comme intérimaire un officier très-digne et trèsbrave sans doute, mais qui n'a certes pas la pré tention d'être un diplomate. Voilà comment on raisonne dans les salon» où dominent actuelle ment les idées pacifiques. A l’intérieur, autre nouvelle. M. Mie n’est plus seul à Bordeaux. M. Caduc s’est décidé à accep ter les offres pressantes que lui faisait le comité Steeg. Il serait bien étonnant qu’engagée au der nier moment et dans des conditions très-défa vorables, la lutte tournât à l’avantage des mo dérés relatifs et de M. Caduc. Personne n'y croit. Tout ce qu’auront gagné les radicaux op portunistes à cette manœuvre sera d’accentuer et de souligner en quelque sorte leur défaite. C'est l'opinion qu'a soutenue jusqu’au bout M. Gambetta et, à cause de cela, on attend avec une véritable curiosité, l'appréciation que la Répu blique française va être obligée, demain ou après demain, de faire sur ce nouvel incident de la lutte électorale. M. Jules Simon est attendu à Paris à la fin de la semaine, il n’échappera pas aux réclamations des radicaux. Les conseillers municipaux de Paris sont décidés à lui envoyer une députation pour se plaindre des procédés de M. Voisin. Lou voyer ne sera pas facile, mais les amis de M. Jules Simon prétendent qu’il sera aussi ferme dans ses discours que dans les notes de Y Agence Havas et continuera à couvrir le préfet de police dont il approuvera très-nettement la conduite. Il est difficile d'abord de savoir si M. Jules Simon montrera autant d’énergie, ensuite ce que feront les radicaux. 11 y a parmi ceux-ci une distinction à faire. Quelques-uns, tout en criant aussi fort que les autres, sentent bien le danger qu'il y a à s'engager dans une voie au bout de laquelle on pourrait se heurter à la dissolution du conseil municipal de Paris, soit par le ministère de M. Jules Simon, soit par le cabinet qui lui succéde rait. Mais derrière ces modérés relatifs, il y a les exagérés, les violents, qui, les uns par calcul, les autres par étourderie, ne veulent rien entendre et disent très-haut qu’il faut renverser M. Jules Simon sans se préoccuper, des conséquences. Ce sont ceux-là que le Radical représente dans la presse et personne ne serait véritablement sur pris qu’ils l'emportâssent. A ce sujet, on fait observer que. dans la pra tique, il ne serait pas facile au conseil municipal de Paris de supprimer, comme ses meneurs le poussent à le faire, le budget de la préfecture de police. En effet, c'est au ministre de l’Intérieur seul qu’appartient le droit de déterminer le chiffre de ce budget auquel il consacre la plus grande partie des fonds votés par la Ville, sans la rubrique : police municipale. Il est vrai que le conseil peut rejeter ce crédit entier, seulement c’est justement pour parer à de telles situations que le droit est donné au gouvernement de dis soudre les conseils municipaux. Ajoutez, enfin, que c’est là une détermination bien grave pour un conseil dont les pouvoirs expirent au mois de novembre prochain. A propos du Radical, il lui naît décidément une concurrence. Celle de la Marseillaise, dont des affiches placardées dans tout Paris, annon cent la publication pour le 14 avril. Un détail assez curieux, c’est que la permission d'apposer des affiches n’a été accordée, assure-t-on, que sous la condition que ces affiches ne seraient pas imprimées sur papier rouge. Au lieu de récri miner, les fondateurs de la Marseillaise ont af fecté de ne pas attacher à cette vétille l’impor tance qu’y accordaient les bureaux. Les affiches sont imprimées sur papier jaune. Beaucoup de gens vont s'imaginer, à cause du titre du nouveau journal, que M. Rochefort y collabore. On disait même déjà qu’il avait quitté le Radical. Pour protester contre ces bruits, l’ar ticle publié aujourd'hui par le Radical est signé X...y. Mais il n’en est pas moins vrai que des offres très-sérieuses de collaboration ont été...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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