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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 5 février 1878

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
5 février 1878


Extrait du journal

Aymard qui commande en chef le 4 6e corps d’armée à Montpellier. On sera du reste bientôt fixé sur ce sujet, car c’est le 17 de ce mois que le général de Ladmirault est atteint par la loi inexorable de la limite d’âge. A la Chambre, les groupes de gauche ont tenu plusieurs réunions dont tous les détails n’ont pas été communiqués à la presse. L’extrême gau che, encore tout agitée des mésaventures de MM. Bonnet-Duverdier, Duportal, Chavoix, sent qu’elle a perdu du terrain et voudrait réagir contre le courant opportuniste qui l’entraîne et l’absorbe. La question du budget lui a paru propre à affirmer d’une manière éclatante, du moins pratique, ses principes et ses idées de dé fiance. Elle trouve que le vote du budget est poussé avec la plus fâcheuse précipitation et qu’il aura, en outre, ce grave inconvénient, de retirer des mains de l’opposition l’arme dont elle s’est servie avec tant de succès contre le gouvernement. Aussi ce groupe serait-il à peu près résolu, le budget des dépenses étant au jourd’hui à peu près complètement voté, à se prononcer contre l’adoption du budget des re cettes. Un de ses membres doit demander à la tribune que si les impôts sont établis en totalité, la perception n’en soit du moins autorisée que douzième par douzième, de manière à tenir constamment le ministère en échec. La proposi tion n’a aucune chance d’être accueillie, mais les intransigeants auront fait leur manifestation. La gauche républicaine est plus pratique lors qu'elle demande ce que sont devenus les projets de loi sur le colportage et sur l’état de siège, déposés naguère par M. Bardoux. L'Union républicaine est bien naïve : lorsque M. Bar loux demandait l’urgence pour ses pro positions, il n’était que député ; il est aujour d’hui ministre et, comme tel, trouve naturelle ment qu’il est dangereux d’affaiblir le pouvoir. C’est un peu aussi le cas de M. Christophle qui, en sa qualité d’ancien ministre redevenu simple député, combat aujourd'hui avec la dernière vi gueur le programme de M. de Freycinet, son successeur aux travaux publics. Entre temps, le conseil général de la Seine demande avec instance le changement de noms d’un certain nombre de rues et de places pari siennes ; vous voyez que le conseil a des loisirs, puisqu'il se passionne pour ces menus détails, ignorant sans doute l’axiome de droit romain : De minimis non curât prœtor, un de ses membres, voulant se distinguer sans doute, a demandé que les Tuileries soient rasées afin de faire disparaître le dernier asile du despotisme. Faire remonter la responsabilité d'un despotisme quelconque au palais habité par le despote, c’est peut-être un peu audacieux, mais les républicains ont déjà donné maintes preuves de ce genre d’au dace. Un autre a demandé la célébration d’une grande fête nationale en mémoire de la prise de la Bastille. Un autre demande encore le changement du lycée Fontanes qui redeviendrait lycée Condorcet. Un autre enfin, vote la création d’un cimetière à Nanterre, à la condition qu'il n'y aura ni croix ni chapelle. Si vous ajoutez à cela la grande question tou jours pendante de la statue de Voltaire, vous aurez une juste idée des travaux de notre assem blée départementale. Une question fort impor tante va cependant lui être soumise ; c’est celle de la participation de la ville de Paris aux dé penses de l’Exposition universelle. Il no semble que juste, en effet, que Paris contribue pour sa part, et même pour une large part, à cette œu vre, dont il aura à recueillir les premiers béné fices. En attendant les fêtes qu'on annonce pour cette époque, je vous ai dit qu’on préparait à l’Elysée plusieurs réceptions officielles ; le nom bre en est dès à présent fixé à trois. La première aura lieu le 12 février. Les deux autres le 24 fé vrier et le 4 mars. Chaque série comprendra un maximum de 2,000 invitations. P. S. — La question d’ajournement du budget, dont je vous parle plus haut, menace de s'envenimer.il y a eu, ce matin, conseil des ministres, et j’apprends que le Maréchal aurait refusé de signer plusieurs décrets en motivant son refus sur la situation tout à fait inacceptable qu’un nouvel ajournement ferait au gouvernement, puisque cela impliquerait un manque absolu de confiance dans le ministère. A la suite de ce conseil, il y a eu réunion des ministres avec les chefs de la majorité parle mentaire, et le cabinet avait résolu d’abord de demander jeudi prochain à la Chambre la con tinuation des débats sur le budget....

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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