PRÉCÉDENT

Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 5 janvier 1859

SUIVANT

URL invalide

Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
5 janvier 1859


Extrait du journal

due avec une certaine anxiété. Les esprits sont tellement surexcités dans le Piémont que l’on croit que le comte de Cavour se croira obligé de placer dans la bouche du roi de Piémont des paroles de nature à donner, dans une certaine mesure, satisfaction au sentiment public. Jus qu’à quel point jugera-t-il convenable de suivre l'opinion dans cette voie? Voilà ce qye l’on se demande, car on est persuadé qu’il ne hasardera point un seul pas en avant sans l’approbation des gouverneurs et amis du Piémont. Vous avez peut-être lu dans le Figaro les attaques di rigées par ce journal contre plusieurs anciens élèves de l’école normale, qui certes étaient loin de s’attendre à cet excès d’honneur. J’apprends que le Figaro a été invité à faire cesser cette guerre de scandale, et à chercher d’au tres sujets de polémique. On ne peut qu’applaudir à cette mesure, qui préviendra , je l’espère , de regrettables col lisions du genre de celles dont les tribunaux ont eu trop souvent à s’occuper depuis ces derniers temps. L’esprit — si esprit il y a — pourra y perdre quelque chose, mais la morale publique y gagnera. La chronique mondaine, à défaut de distractions plus sérieuses, me conduit à vous parler de ce qui se fait dans nos théâtres. Je vous ai déjà parlé, je crois , du début de M,le Thomlon, dans le rôle de Mathilde (te Guillaume. Tell. On prépare ceux du garde de Paris dont je vous ai également entretenu. On débute beaucoup à l’Opéra; est-ce bon signe ? Les belles voix s’en vont-elles ou vien nent-elles ? On attend avec impatience le Dernier jour d’Herculanum , opéra de Félicien David et de Méry , deux imaginations orientales dont l’une a mûri au soleil de la canebière. On annonce M. Faust de Gounod, le musicien qui fait chanter les personnages de Molière. Autrefois ce jeune Mon pore faisait des romances très-jolies avec les vers de M. Victor Hugo. Dieu sait l’horreur que cette profanation inspirait au poète. Le théâtre du Palais-Royal représente des chinois et des chinoises ; ils se livrent à la danse la plus excentri que, en présence du pompier qui fait sentinelle dans la coulisse, et qui heureusement est plus indulgent encore que la paternelle gendarmerie. Cette revue est fort plai sante; mais ce qui est plaisant encore , à mon avis, c’est la pièce en vers latins qu’on a représentée la semaine der nière sur le théâtre de Westminster, à Londres. Nos voi sins se sont donne cette distraction pour leur christmasday. La pièce , appelée Phormis, est un agréable mélange où l’on trouve le siège de Lucknow, le quadrille des lan ciers et de la crinoline. L’ambassadeur de Turquie assis tait à la représentation. Les mots latins étaient prononcés à l’anglaise. A-t-on compris? a-t on ri ?; On a pu rire , si l’on a voulu avoir l’air de comprendre. Pour extrait : Félix Ribetre....

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
En savoir plus
Données de classification
  • van
  • malassis
  • buchanan
  • havas
  • félicien david
  • molière
  • victor hugo
  • club
  • bacca
  • vau
  • vienne
  • londres
  • paris
  • madrid
  • japon
  • rio
  • italie
  • belgrade
  • marseille
  • havre
  • baccarat
  • sénat
  • deutsch
  • havas
  • école normale