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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 7 juillet 1871

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
7 juillet 1871


Extrait du journal

Le résultat inattendu des élections de Paris et de la province offre ce caractère particulier qu’il semble contenter tout le monde et son père. Il y a bien eu à Paris, comme en province, île nombreuses abs tentions dont l’appoint aurait pu modifier sensiblement ce résultat, mais chaque parti mettant naturellement ces abstentions à son avoir, la balance reste la même, et toute discussion à ce sujet serait oiseus ; il n’y a plus qu a s’incliner devant le verdict du suffrage universel et à essayer d'en iaire cette fois un bon profil pour l'avenir. Nous avons dit dans notre précédent bulletin que tout compte fait, l’ordre et la liberté n'avaient rien à redouter du résultat de ces élections complémentaires. En effet pour quiconque veut examiner sans parti pris les mobiles, la pensée intime qui ont conduit les électeurs au scrutin, il est fa cile de voir que te désir de consolider le gouvernement actuel et la haine de toute révolution nouvelle ont dicté chaque bul letin de vote. Les divers systèmes des partis qui ont tenté de diviser" la France n’v sont pour rien. L’esprit conservateur a tout dominé dans cette élection comme dans les précé dentes ; et nous en trouvons une claire dé monstration chez un de nos confrères de Paris, à propos même de la contradiction apparente qui existe entre les scrutins de février et de juillet. «En février 1871, dit-il, n’étail-ee point l’intérêt de la France de terminer une guerre désastreuse et de réagir contre l’es{irit révolutionnaire qui avait si mal servi es intérêts de la France? Aujourd’hui le pays croit que son intérêt est dans la pro longation de l'état provisoire dans lequel nous a mis le programme de Bordeaux ; de même qu'en février dernier il modérait les républicains en nommant des royalis tes, de même, pour modérer quelques im patiences royalistes, il vient de nommer des républicains. Au tond, rien n’est plus logique et plus sensé. Dans un pays où tant de projets subversifs ne cessent d’é clore et où l’on conspire sans cesse pour bouleverser les conditions sociales, nous sommes bien heureux de posséder une aussi grande force modératrice et d’avoir affaire à des majorités électorales toujours Plus disposées à soutenir le pouvoir qu’ù ébranler. Ainsi s’explique l’élection du 2 juillet dans les départements; ceux qui en doivent le plus triompher, ce ne sont pas pas tant les républicains que les amis de l’ordre; les républicains ont leur jour comme les monarchistes ont eu le leur ; ces majorités qu'ils viennent d’acquérir, ils les doivent pour le moins autant aux fautes de leurs adversaires qu'à leurs mé rites; ils les doivent aux programmes ex posés par le chef du pouvoir exécutif. » Nous le répétons, la pensée dominante et générale qui a inspiré le résultat du scru tin de juillet, c'est celle de seconder le gouvernement actuel et d’envoyer à la Chambre les députés qui prometlaient de le soutenir. Les républicains absolus. comme les conservateurs libéraux qui ont été élus à Paris et dans les départements n'ont dù leur succès qu’à l'acceptation de ce même programme ; et le sufirage uni versel, cette grande voix de la volonté na tionale, par ce dernier acte de sa souve raineté, a balayé les passions des partis...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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