Extrait du journal
lence. Le conflit si peu patriotique soulevé par une assemblée expirante n’a pas permis au ministère de faire usage de son initia tive pour aborder les réformes désirées par tous ; aujourd'hui qu’une majorité compacte lui est acquise, il n’aurait plus à op poser la même excuse. Disons-le encore, la position que les élections du 13 mai ont faite au socialisme, est digne des plus sérieuses considérations : si le pouvoir doit se montrer ferme vis-à-vis des appels incessans à la guerre civile, s’il doit, par sa vigilance, prévenir cou rageusement tout désordre dans la rue et réprimer avec sévérité tout excès démagogique, il doit aussi accepter avec modération toute lutte de principes sur le terrain neutre de la constitution. Re présentant de la majorité, il ne perdra pas de vue que les majo rités , comme l’a si bien dit M. Bugeaud, sont tenues à plus de modération que les minorités. Nous désirons que le nouveau ministère sache se maintenir à distance égale d’une résistance inspirée plus par la crainte que par l’intelligence de la situation, et de tendances novatrices trop portées à perdre de vue les droits acquis. Qu’il soit uni et fort contre les utopies qui veulent brutalement s’imposer, qu’il soit aussi partisan de toutes les réformes compatibles avec la constitution de l’Etat et les principes éternels de toute société. Aucun gouvernement n’a été appelé à régir une aussi grande nation dans des circonstances aussi solennelles ; nous espérons qu’il ne faillira pas à son importante tâche. Le parti Social et le Socialisme. Maître absolu de la France, le gouvernement provisoire com posé d’avocats, de publicistes et de travailleurs socialistes, n’a pas compris que le seul but du mouvement qui avait amené par surprise la révolution, était de réformer et non de détruire les institutions monarchiques qui ont placé la France au premier rang des nations. Le nouveau pouvoir de février, loin d’exécuter des réformes utiles, a suspendu toute amélioration, tout progrès en livrant la société à la propagande révolutionnaire et stérile des socialistes. En effet, sans tenir compte des premières nécessités de l’ex istence , sans avoir égard aux exigences industrielles, sans ap précier les besoins sociaux, ces législateurs improvisés ont ré glementé pour toute la France le prix du travail et le nombre d’heures à y consacrer. Nous avons vu les ateliers nationaux, sans mesurer ni la force, ni l’intelligence, accorder un salaire égal à tous, provo quer la ruine du trésor et du contribuable, en n’exigeant aucun travail productif en échange de ce salaire. Le gouvernement provisoire n’a pas compris les vues du Créa teur qui, pour donner aux sociétés le bien-être vers lequel elles aspirent, régit le monde et le conduit lentement, mais incessamment, de progrès en progrès, vers la perfection qui doit être le but de toutes choses. Nous l’avons vu attaquer la société dans le travail des générations ; vouloir remplacer les institutions que ce travail nous a acquises par l’organisation présomptueuse des socialistes, qui prétendent en un jour don ner à la société les vertus qui lui manquent, et créer la richesse individuelle par le développement des passions de chacun. Nous avons vu les socialistes à l’œuvre; chacun sait aujour d’hui ce qu’on peut espérer de leurs belles théories qui divisent la France en deux camps ennemis, dont l’un veut s’emparer de la propriété qu’il envie, et que l’autre tend à conserver ; tou jours prêts à recommencer cette triste guerre dont les premiers effets ont éclaté en juin, et qui menace de se perpétuer jusqu’à l’extinction des richesses, cause de la division de ces deux camps....
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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