Extrait du journal
tion, l'armée toute entière, les hommes mo dérés de tous les partis, et en un mot toutes les forces vives du pays. Voilà ce que trou veraient en face d’eux les imprudents qui seraient tentés de mettre à exécution un pa reil projet. Mais ce n’est pas seulement par la force, c'est aussi par la ruse savamment ourdie, par les deboires accumulés, et plu tôt par une opposition sourde que mili tante, qu’il est possible d’arriver a inspirer le dégoût du pouvoir à ses dépositaires ; grâce à ce jeu, on use les meilleures in tentions, on vient à bout des résolutions les mieux arrêtées. En l’espèce, une sem blable hypothèse est-elle soutenable? A chaque crise ministérielle nouvelle qui s'est produite depuis qu’il est à h tête au gouvernement, à chaque concession qu’il a faite aux élus du pays, des gens ne se sont-ils pas trouvés pour jeter ce cri d’alarme : « Si le Maréchal se retirait ! » Nous savons, nous, et tous les hommes sensés qui ne prennent point peur au moin dre événement, savent que le Maréchal ne se retirera pas et que ni la panique des uns, ni la seciète envie que les autres pour raient éprouver de sa retraite n’iniiueot et n’influeront sur sa résolution bien nette, bien catégorique et qu’il a maintes fois rappelée en termes qui ne laissent aucun doute, de rester au pouvoir pour tout le temps qu’on l’y a placé. Outre qu’il ne permettra point qu'avant le terme fixé nul ne le relève de ce qu'il a lui-même appelé « sa faction », le soldat de Malakoff et de Magenta aime trop son pays pour le livrer inconsidérément aux aventures. Il restera donc au pouvoir, quoi qu’on fasse,quoi qu’on ose, quoi qu’on tente ; chacun le sait, aussi bien ceux qui ont préparé la crise et qui s’en réjouissent aujourd’hui, que ceux qui s’en alarment. Pourquoi donc alors mettre en cause, dans cette querelle de portefeuilles, la personne unanimement respec'ée du Président de la République ? Si les organes qui soutiennent de semblables thèses s’imaginent faire preuve de perspicacité ou de patriotisme, nous croyons qu’ils se trompent. Si nombreuses que soient les fautes d’in tolérance commises par la majorité de la Chambre des députés, elles ne permettent pas de supposer que le même parti, aux mains duquel est le sort des ministres, puisse avoir eu l’intention de viser, sous le prétexte d’un renversement de cabinet, la personne du President. Et, en fin de compte, quels sont les au teurs de cette crise ? A qui doit-on en faire remonter la responsabilité ? Si l’attitude inconsidérée des ministres, dans cette question si brûlante des hon neurs militaires a, d’elle-même, ouvert la crise ; si les exigences insatiables de l’om nipotente commission du budget l’avaient, de longtemps, préparée, qui l’a consommée, sinon le vote récent du...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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