Extrait du journal

qué, difficile à établir et surtout exposant l’autorité centrale à un grand éparpille ment de forces, de volontés, de ressources ; ce qui nécessiterait un énorme budget; et d’ailleurs, Paris, même Capitale, aurait-il le droit d’imposer sa manière particulière de s’administrer selon ses besoins.propres, à toutes les autres villes de France qui ne sont pas dans des conditions identiques. Car,si ce fut réellement un avantage pour les Communes d’apprendre à s’administrer elles-mêmes quand elles étaient à la merci des caprices d'un suzerain souvent guerroyeur et rapace, ce pourrait bien ne pas en être un aussi grand quand il n’y a ni seigneur ni spoliation directe à redou ter; enfin, il nous parait qu’en général l’or ganisation actuelle de la France, divisée en tant de petites communes, partout vivaces et assez sagement administrées, ne laisse pas beaucoup à désirer aux novateurs. Il peut y avoir quelques modifications utiles, nécessaires, mais il n’v a pas urgence de démolition. Si quelques grandes villes populeuses et agitées ont été, peut-être à tort, exclues du système général de la Commune, il serait facile de leur octroyer la loi ordinaire; en agissant autrement,on avait pu craindre, à tort ou à raison, que le mouvement d’une grande cité,où la masse est exposée à se dé placer pour les affaires multiples du com merce, de l’industrie, de l’art, de la science, de la littérature, ne s’opposât à la marche régulière et facile des actes de la Commune; que le personnel des classes inférieures ne fût pas toujours à même de concourir aux vœux de l’administration communale, par suite de son activité perpétuelle et de ses besoins journaliers, tandis que ces incon vénients ne se présentaient pas dans une localité moins importante, attendu que les classes sont plus rapprochées, les occupa tions moins multipliées, les besoins moins pressants, et par la les rouages se trouvent moins compliqués ; puis, si par malheur, une de ces communes était en proie à quelque perturbation accidentelle, les con séquences ne pouvaient en être aussi graves pour la prospérité du pays, que s’il s’agis sait d’un centre imposant dont l’influence s’exerce sur un vaste rayon. Maintenant, si la décentralisation s’étend, comme il est à croire, tout en sauvegardant bien entendu les grands principes qui, pui sant leur force dans l’ordre et la liberté, nous garantissent l’intégrité de la grande unité nationale, la Commune pourra par tout offrir les mêmes avantages sans être assujettie aux mêmes inconvénients ; il semble que la fièvre passée, tel sera le résultat de la crise que Paris subit en ce moment ; mais nous aurons toujours à la déplorer, quels que soient les bénéfices qu’elle nous donnera plus tard....