Extrait du journal
foie gras et en buvant du Bordeaux , et que , tandis que la petite allait et venait par sa chambre , je me suis aperçu qu'on entendait tout ce qui se faisait et se disait à l’étage inférieur. Alors, j’ai grisé mas amours , si bien grisé même qu’elle s’est endormie et que j’ai pu me coucher à plat ventre et écouter tout à mou aise. — Et qu’as-tu entendu ? — Des choses insignifiantes chez la petite ; puis, vers deux heures, la voix du comte chez le vieux Bastien. — Et que disait le comte? H venait d'arriver sans doute , et il disait : Mon vieil ami , tu as la tête verte comme un jeune homme, et maintenant que le vin est tiré , il faut le boire. Tu te bats demain. — Très bien, a répondu Bastien. Quelle heure et quelle arme ? — A sept heures , l’épée. Or , a ajouté le comte , il faut revenir à l’hôtel et y coucher ce soir , c’est le pies simple. — Oh ! oh ! interrompit sir Williams nous aurons le champ libre ; en ce cas , Jeanne est à nous ! Deux jours s'étaient écoulés depuis que Mlle de Balder , reconduisant Bastien jusqu’à la porte , avait en trevu Armand de Kergaz. La jeune fille était rentrée chez elle toute pensive et le cœur palpitant. C'était donc lui ? Lui dont avait parlé le vieux soldat avec enthousi asme , lui que déjà elle aimait et qu elle avait deviné. Et comme le premier amour d'une femme se déve loppe avec une merveilleuse rapidité, Jeanne toute fré missante d'émotion, était allée s’enfermer dans son pe tit salon , et s'était prise à écouter la voix d'Armand qui lui arrivait affaiblie mais distincte à travers cette porte condamnée , et voici ce quelle entendit : — Mon vieux Bastien , disait le comte à mi-voix , dis-moi donc quelle est cette jeune fille chez qui tu étais tout â l’heure. — Une orpheline, monsieur le comte, répondit i Bastien. C'est la fille de feu le colonel de Balder. «— Je l’ai entrevue un soir, il y a deux jours, reprit Armand ; c’est elle à qui j'ai donné le bras le soir où j’ai tiré un ouvrier d’un mauvais pas , à Belle ville. — Elle ! fit Bastien qui jouait la surprise....
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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