Extrait du journal
ne doivent point empêcher l’homme qu’elles aiment de venger un honneur outragé. Cette ombre , c’était celle de son père, de feu le colonel de Balder, le loyal soldai mort devant l’ennemi, le gentilhomme qui avait eu pour linceul le drapeau lacéré de son régiment. Ei la jeune Jilie se souvint q«'autrefois — il y avait bien longtemps , et el'e était alors toute petite, — son père étau rentré, un soir , triste et pensif, comme le sont les frais braves a la veille d'uuduel, tristes, parce qu'ils savent que c’est toujours une navrante chose aux yeux de Dieu de jouer sa vie contre une autre vie, — pensif, parce que si détaché qu’on soit des s flaires de ce monde, on y laissera toujours des êtres qu'on aime, qui vous aiment et que ceux que le trépas sépare ne se réunissent plus. Or, le père de Jeanne avait passé une heure à écrire quelques lettres, à mettre un ordre rigoureux dans se» affaires, et il avait achevé la soirée entra sa femme qui baissait le front et contenait ses larmes, et sou enfant, qui ne comprenait point encore et qui , cependant, était triste a la vue de cette tristesse. Après quoi le soldat s’était couché et s’était endormi, calme comme les preux d’autrefois. Mais la mère de Jeanne , elle, ne s'était poiut mise au lit, elle avait pris sa fille par la main et lui avait dit, en la conduisant devant un crucifix : — Mets toi a genoux , mon enfant, et prions pour ton père. La mère et l’enfant avait prié toute la nuit ; puis, au maiiu , alors qu’s peine glissaient à l'horizon les pre mières clartés de l'aube , sa mère s’étau levée, elle s’etait approchée lentement du lit où dormait le colonel, et elle l’avait éveillé en lut disant d’une voix où cou valent des sanglots, mais calme et ferme cependant ; — Il est temps... allez , mon ami. Le père s’étau habillé , et il était parti, posant une caresse sur le front de la petite fille qui pleurait, et serrant dans ses bras sa femme , forte comme celle de l’Ecriture, qui l’eveillait a l’heure du combat. Alors la mère ei la petite fille s’étalent remises à ge noux , et elles avaient encore prié. Une heure e’éialt écoulée , puis le soldat avait reparu, arrachant un cri de joie à sa femme et • son enfant. Mais iHes avait pressées tout» les deux sur son cœur,...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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