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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 14 janvier 1844

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
14 janvier 1844


Extrait du journal

LA HEINE JEANNE. 1345. DEUXIÈME PARTIE. Qu’est-ce donc, madame ’l répondit le prince du ton d'un homme ré solu à tout entendre et à tout dire. Jeanne sembla se préparer à faire un grand effort sur sur ellemême, sa figure se colora soudainement, mais bientôt sa pâleur accou tumée reparut et donna la preuve qu elle était redevenue maîtresse de tes sensations et que ce qu’elle allait dire ne lui serait arraché ni par un mouvement spontané ni par l'effet d'une émotion quelconque A l'examen rapide qu'il fit de la physionomie de la reine, Andréas com prit que la réponse de celle-ci allait avoir pour lui quelque chose de décisif, d'irrévocable. Tout à coup elle se leva, et, d'une voix forte et grave : dit au prince : — Andréas, mon époux, voulez-vous être roi de Naples ? — Ciel! s'écria Andréas, Madame, ai-je bien entenou l — Andréas, mon époux, répéta-t-elle avec solennité, veut-il s’asseoir à mes côtés sur le trône de Sicile ? — Moi! madame ; moi, toi de Naples! partager votre couronne, vo tre sceptre 1 — Oui, sceptre, couronne, Andréas, partage égal entre nous. — Y songez-vous , Jeanne , et cette offre, dépend-il de vous de la faire ? — Tout dépend ici de la volonté de la reine , et la reine c’est moi, reprit fièrement Jeanne de Naples. — Mais votre cour, votre famille, le peuple lui-mème... — Peuple, cour, famille, tout doit céder devant moi... devant vous, mon Andréas, mon époux, mon maître, dit-elle en fléchissant presque le genou. Andréas la contempla quelques secondes dans cette attitude soumise et respectueuse. Il se demandait à lui-même si c'était bien l’altière Jeanne qu’il voyait ainsi courbant le front devsnt lui. —- Madame, s’écria-t-il soudain, relevez-vous , et que personne ne puisse vous voir ainsi ! — Tu acceptes, Andréas, tu acceptes, n’est-ce pas ? toi, mon bon heur, mon souverain, mou roi! Andréas gardait le silence. .— Dis-moi donc que tu acceptes, Andréas, car si tu refusai» !... ajouta-t-elle avec un accent de sourde colère...maia tu ne peux refuser! —■ Je refuse, Madame, répondit froidement Je prince. — lu relûtes, Andréas , tu refuses !... s’écria Jeanne, en joignant les deux m«m« avec force, mais ce qu'en m'a dit est donc vrai l Et en pi énonçant ces dernier» mots, un tremblement convulsif agi tait tout son corps. 6...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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