Extrait du journal

BULLETIN POLITIQUE. Ainsi qu’il était facile de le prévoir et que nous l'avions fait pressentir dans notre dernier N»., la discussion du projet d’a dresse, en réponse au discours de la Couronne, devait être tout autrement animéeau Palais-Bourbon qu’au palais du Luxembourg. A voir la maniéré dont le débat est maintenant engagé, débat grave , sérieux , aussi élevé que possible , la représentation na tionale , on peut le dire, est maîtresse des destinées du pays. Son vote définitif peut profondément modifier la politique suivie dans ce* dernières années, ou bien donner une nouvelle force à cette politique pratique qui a fait jusqu'à présent la sécurité et le bienêtre du pavs. Quoiqu'il en soit, le débat est engagé et nous en attendons l'issue avec confiance. Hâtons-nous de le dire : nous en attendons l’issue avec d’autant plus de confiance que les comptes-rendus des séances de la chambre élective, transmis par les journaux de Paris et par nos correspon dances particulières, nous confirment dans cette pensée qu’un sen sible et désirable progrès est enfin réalisé. Pour notre compte , nous saluons avec bonheur cette tendance de la chambre à sortir enfin du cercle des personnes pour porter le débat sur le seul et véritable terrain des principes. Discussion sur les principes, et les principes avant tout! C’est ce que paraissent vouloir ferme ment les hommes éminens qui sont a la tète des divers partis entre lesquels la chambre est fractionnée ; c’est la mesure qui a été pra tiquée dans les premiers débats qui ont inauguré la session, et c’est bien la , assurément, la voie dans laquelle , pour l’honneur des partis et du pouvoir, pour leur dignité réciproque, il est à désirer que la chambre persévère désormais. C'est ce que doit, plus ardemment que tout autre, désirer le parti conseivateur qu'on n’accusera plus ainsi de manquer de principes et de ne vivre que par un appel incessant a la peur et aux intérêts égoïstes. Noua le répétons , le terrain choisi par tous les partis , pour s’y donner rendez-vous à propos des questions vitales soulevées par le projet d'adresse, nous voulons dire le terrain des principes et du raison nement, nous parait être un terrain excellent et c'est, nous le re disons encore , un grand progrès réalisé dans nos mœurs politiques. Jusqu’à présent, il avait toujours paru puéril et indigne d’un noble et intelligent pays, que les questions capitales, ou, si l’on veut, les questions du pouvoir, les questions ministérielles, ne sortissent pas d’un cercle resserré de noms propres auxquels la direction des affaires publiques paraissait inévitablement dévolue. Aujourd'hui, grâce a la sage direction des esprits et au progrès accompli, il nous est permis de croire que nous assisterons a un spectacle plus noble et plus digne d’un pays et d'un gouvernement tel que celui de la France. Si l’espace restreint, dans lequel notre périodicité nous force de nous circonscrire, nous permettait de donner le résumé fidèle et complet des premiers débats de la chambre, il nous serait facile de taire ressortir, par ce résumé, quel avenir assure à notre parti cette sage disposition des esprits, et combien , jusqu’à présent, les conservateurs ont été les plus forts sur toutes les questions de principes qui ont été soulevés. El d aboi d, a propos du voyage de Londres, ou mieux, à propos de la réaction légitimiste et des prétentions de la cour, aujour d’hui évanouie, de Belgrave-Square, quel n’a pas été, au sein des chambres et dans le pays tout entier, le triomphe du ministère,...