Extrait du journal
exquise galanterie jusqu’.*! la porte de sa chambre, où il la salua. — Un mot à vous, mademoiselle, reprit-il en sc tournant vers Agathe , lorsque la portière se fut abaissée. Le regard du marquis brillait comme de l'acier; sa voix était brève , sa physionomie impérieuse. — Aïe! fit la soubrette en s'approchant. — Tu sais qui je suis; retiens bien ce que je vais te dire, re prit le marquis; quoi que M. de Morsan te donne pour être dans ses intérêts , je t’en promets le double , si tu me sers fidèlement. Tu n’as rien vu et tu te tairas. Si tu parles, je te chasse, et tu pourras t’en repentir après. Tu m'as entendu Va.. M. d’O prit son chapeau et sortit par le boudoir. —• Le diable d homme, dit la soubrette étourdie, il avait tout vu. Tandis que le marquis longeait les charmilles du parc, mille pensées tourbillonnaient dans son cœur. Si quelque démon s'é tait avisé de traduire en paroles le vol enflammé de son imagina tion , on aurait entendu io monologue suivant : — Il était temps que j'arrivasse !... C’est 111a bonne étoile qui m’a conduit hier à la boutique du Cocon d’or... Lo fat 1 s'il ne m’avait pas mis au courant de scs escapades, j’en serais encore au soupçon tandis que, maintenant, j’ai presque une certi tude. Mon Dieu ! quand j'ai vu l’embarras de Mme d O et l'air sour nois de la soubrette, que le diable confonde , j’ai vivement re gretté de n’avoir pas poussé mon épée tout au travers du corps de mon étourdi... Au fait, si je 1 attendais à sa sortie ?... ce ne serait que partie remise... Allons donc! tuer M. de Morsan , mais ce serait un sûr moyen de le rendre adorable, et s’il me jouait le tour d’en réchapper, je pourrais bien payer les frais de la guer re ! Non pas... c’est une lutte où l'cpée n’a que faire... Moi, ja loux I... c’est un aveu que je puis bien me faire à moi-mèmo, mais le laisser voir à qui que ce soit au monde... ah... fi! Voyons, il est à présent deux heures... Berthe m’a vu... elle en a tout au moins pour vingt-quatre heures à trembler... C’est donc tout un jour que j'ai devant moi... il m’en fallait moins jadis pour vaincre une prude, m’en faudrait-il davantage à présent pour sauver ma femme? Ne suis-jc pas le marquis d’O ? Oui, mais lo marqnis d’O marié... Marié! Quel mot et comme il change un homme... Eh bien? m’a-t-il deviné sous son masque, lui? Do mon temps, nous flairions les maris comme les chiens de chasse les perdreaux, et ils s’attaquent à nous, ccs roués de parade ! On leur fera voir qui nous sommes. Je cours chez le ministre et je suis au vicomte après... En matière de galanterie, j'ai fait mes preuves, mor bleu ! et il ne sera pas dit que le marquis d’O sc sera laissé battre par le vicomte de Morsan. Le marquis roula un manteau autour de ses épaules et gagna sa voiture....
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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