Extrait du journal
Ce fut encore à Saint-Quentin qu’il dit ees mémorables paro les qui ont retenti dans toute la France et sont restées gravées dans la mémoire de ceux là même à qui elles furent adressées : « Mes amis les plus sincères et les plus dévoués ne sont pas a seulement sous les lambris dorés; ils sont dans les ateliers, sur • les places publiques, dans les campagnes ; ma fibre répond à la « votre; nous avons les memes instincts et les memes intérêts. » On ne parle pas ainsi à une population dont les sentimens ont été douteux, et on aime à revoir ceux qui tirent battre si forte ment votre cœur. Ce sont ses amis des campagnes et des ateliers qui ont placé la couronne impériale sur la tête du Président de la République, et l'élu du peuple n’ignore pas le chiffre élevé des bulletins qui, déposés dans l’urne du 22 novembre par les élec teurs de l’arrondissement de St-Quentin, ont demandé la res tauration du gouvernement monarchique. Nous ne voulons pas certainement laisser soupçonner que l’é goïsme a dominé les habitans de l’Aisne, dans leur désir de voir l'Empereur traverser leur département ; mais quand, dans notre ville on s’est réjoui à la pensée d’une visite prochaine, on était inspire par la conviction que le passage du Prince serait sillonné de bienfaits. En effet, partout ou il se rend. l’Empereur étudie avec une sollicitude qui égale sa haute intelligence, les besoins et les intérêts, et rarement il arrive que ees besoins ne soient pas satisfaits, que ces intérêts restent en souffrance. C’eût donc été un jour doublement heureux que celui que nous eût promis la nouvelle officielle de l’arrivée de S. M. dans nos murs. Ces ligues étaient déjà écrites quand nous avons lu dans le Moniteur l’article suivant : « Les voyages des souverains ne peuvent se borner , comme ceux des particuliers, à de simples distractions; quel qu’en soit le but apparent, ces déplacemens ont toujours leur importance. Les populations ne s’y trompent pas. L’empressement avec lequel elles sollicitent et accueillent la visite des princes n’a pas seulement pour cause la curiosité ou l’attrait des fêles, d’autres sentimens les animent. Si, comme aujourd'hui, le souverain a rendu de grands services, elles ont bâte de lui en témoigner leur reconnaissance ; mais, plus il a fait, plus elles en attendent. Puisqu’il doit voir de ses veux leurs besoins, il voudra les satisfaire, et ce que n’ont pu 1rs administrations locales, le souverain le pourra. L’ancien cri du peuple: Si U roi le sa vait ! u’a pas cessé d’être l’expression de la pensée des masses : elles ne doutent pas plus de la bonne volonté du Chef de VLtat que de sa puisL’histoire des souverains qui ont compris leur mission n’a fait que confirmer cette croyance populaire. Leurs nombreux voyages , leurs fréuens changemens de résidence n'avaieut presque jamais d’autre but que e les mettre à même de juger en personne des besoins et des ressources de toutes les parties de leurs Etats. • On sait sur ce point l’opinion de l’Empereur Napoléon Ier. S’il eût pu régner en paix, son grand bonheur, disait-il , eût été de visiter suc cessivement avec l'Impératrice les différens points de son Empire, voyageant à petites journées, comme an père de famille qui rend visite à ses enfans, écoulant leurs réclamations et leurs plaintes, appréciant tout, pourvoyant à tout par sa présence. Ce que le Grand Homme n’a pu faire, l’héritier de son trône et de ses pensées veut l’accomplir. » Si nos regrets pouvaient être plus vifs, la lecture du Moniteur suffirait à les augmenter. Les sages paroles qui viennent d'être citées prouveraient. si des actes ne l’avaient déjà fait, tout ce qu’il y a de grand et de généreux dans le cœur du Prince qui gouverne la France. Ce que la ville de Saint-Quentin n’a pas aujourd'hui comme scs sœurs du Nord, elle l’aura sans doute un jour, et en attendant qu'elle ait à se réjouir personnellement des bienfaits qui peuvent l’atteindre, qu’elle se réjouisse en voyant le chef de l’Etat comprendre ses devoirs et les remplir si di gnement. Tous les intérêts sont solidaires en France, et ce qu’une ville seule reçoit, tout le pays en profite. Heureux à Dieppe , l’Empereur retrouvera le même bonheur à Lille, à Arras, à Amiens, et les vivats dont le Nord, le Pas-deCalais et la Somme vont retentir pourront être recueillis par S. M. comme venant aussi de l’Aisne, où ils eussent été aussi cha leureux et aussi sincères. ERNEST DRÉOLLE. — Dans une de ses dernières séances, le conseil municipal de Cambrai, sur la proposition de M. le maire, a décidé qu'il se rendrait en corps, à Lille, pour y présenter ses hommages à l'Empereur....
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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