Extrait du journal
maîtres du terrain ; à eux donc de défendre résolument toutes les conséquences de leur triomphe. L’avenir leur appartient ; qu’ils l’organisent, dans l’inté rêt bien entendu de ceux-là même qui, égarés par de mons trueuses prédications, aspirent à bouleverser l’ordre social tout entier. La générosité du vainqueur ne sera pas, croyons-le bien, une duperie, mais plutôt une tactique habile ; déjà, l’As semblée nationale est entré courageusement dans cette voie ; qu’elle y marche avec plus d’assurance encore, si c’est possi ble , libre de toute appréhension, confiante dans l’avenir, en couragée par les vœux unanimes de la population honnête et laborieuse. L’Assemblée législative a devant elle une grande œuvre à ac complir; la nation, au 8 juillet, lui a crié: courage ! lui a pro mis ses sympathies. Fermement unie avec le gouvernement qui relève d’elle, elle peut, pour le bonheur du pays, tout ce qu’elle veut; qu’elle agisse donc. Que, grâce à elle, la tour mente de 1848 ne puisse plus être considérée que comme un avertissement providentiel. Egaré dans de mesquines querelles de personnes. Gouvernement et opposition avaient détourné les yeux des sérieux intérêts de la nation ; la tempête a éclaté et on a mesuré la profondeur de l’abîme qui menaçait d’engloutir la société toute entière ; trop tard, il est vrai, pour éviter de poignantes souffrances; assez tôt, cependant, pour qu’avec du courage et de la persévérance, la France puisse réparer toutes ses ruines. Après l’orage, l’air est plus pur, la vie a plus d’activité, le soleil plus d’éclat ; après la tourmente révolution naire, la France marchera avec plus de force et de résolution dans cette voie de progrès sage et prudent qui est la vie d’une nation ; l’élection du 8 juillet a applani les derniers obstacles. Ne sont-ce là que les espérances d’un patriotisme qui se mé prend sur l’état réel de la société ? Prenons-nous notre ardent désir d’ordre et de perfectionnement régulier, pour une réalité destinée à s’évanouir encore devant les passions révolution naires ? Non , nous ne pouvons consentir à croire que le génie du mal , dans les temps modernes, que l’esprit révolutionnaire puisse prévaloir encore au milieu de nous après les lamentables leçons de 1848. Le vote du 8 juillet, à Paris, est d’un heureux augure pour le parti de l’ordre ; il a réalisé cet aphorisme du bon sens, ce proverbe populaire ; Vouloir, c'est pouvoir. — Dans l’impossibilité de nier les nobles actions de nos sol dats à Rome, les journaux rouges s’élèvent au point de vue stratégique contre le siège, conduit par le général Ûudinot; ils le trouvent long, sans improvisation glorieuse, un véritable siège de barricade ! Nous répondons, nous, que la stratégie du général Oudinot a été ce qu’elle a dû être, eu égard à ses instructions, à la gran deur de la ville qu’il assiégeait et au sang du soldat qu’il fallait ménager. Ne compte-t-on pour rien d’abord comme empêchement, la mission de M. Lesseps, les contrariétés, les longueurs qu’elle est venue apporter et les débats indécens qu’elle a soulevés en présence des opérations militaires ? Ne compte-t-on pour rien encore tous les encouragemens que la presse révolutionnaire de Paris a donnés aux assiégés, et en fin les espérances que le 13 juin avait fait naître parmi toutes les insurrections de l’Europe ? Le général Oudinot aurait pu tenter un coup de main sur Rome, s’en emparer avec une grande effusion de sang. A quoi ce coup de foudre aurait-il servi ? Il aurait pu accabler Rome de projectiles, de fusées à la congrève ; mais alors que devenait le respect des monumens de la...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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