Extrait du journal
pris, dans notre vie nationale, un carac tère périodique. Si une telle crise se pro duit, la Monarchie peut et doit en sortir : mais elle ne l’aura pas provoquée. La crise sera l’œuvre de certains républicains, soit que les passions et les souffrances popu laires, exploitées par des ambitions crimi nelles, amènent des troubles civils, soit qu’une faction politique ait recours à la force pour s’emparer du pouvoir suprême. Le jour où la légalité aura été violée, la Monarchie apparaîtra comme l’instrument nécessaire du rétablissement de l’ordre et le gage de la concorde. Mais il est bon que la France sache d’avance ce que sera cette Monarchie. Le moment est favorable pour le lui dire, pour l’avertir qu’elle ne marquera pas un retour en arrière. 11 faut lui montrer que le principe de la tradition historique, avec sa merveilleuse souplesse, peut s’adapter aux institutions modernes ; qu’il appor tera au gouvernement de notre société démocratique l’élément pondérateur qui manque sous le régime républicain, et qu’il jouera dans cette société un rôle non moins efficace que dans les vieilles Mo narchies européennes qui se sont pacifi quement transformées. Si la Monarchie capétienne a constitué l’unité et développé la puissance de la France, à travers toutes les vicissitudes de notre longue histoire, c’est qu’elle a eu pour origine de sa grande mission un véritable pacte national, pacte conclu, aux premières heures de cette histoire, entre ceux qui représentaient alors la France naissante et la famille dont le sort devait rester uni au sien dans la mauvaise com me dans la bonne fortune. Pour fonder, après tant de révolutions, un gouverne ment dont la base soit plus ferme et plus large qu’une simple prise de possession du pouvoir ou une délégation de la sou veraineté du nombre, il faut faire revivre la tradition historique par un accord librement consenti entre la nation et la famille dépositaire de cette tradition. Cet engagement réciproque , consacrant le droit historique et liant, comme tous les contrats, les générations futures, peut seul garantir à la fois la stabilité dont la France a besoin pour reprendre son rang en Europe et la vraie liberté qui est sur tout la protection des faibles. Ce pacte ancien sera remis en vigueur, au nom de la France, soit par une As semblée constituante, soit par le vote po pulaire. Par cela même qu’elle est inusitée sous la Monarchie, cette dernière forme est plus solennelle et peut mieux convenir à un acte qui ne doit pas se renouveler. Elle permet de donner, sans retards, une assise solide à la Constitution. Un gouver nement porté par l’opinion publique, comme le sera la Monarchie, le jour de son...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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