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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 17 mai 1849

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
17 mai 1849


Extrait du journal

l ue Conspiration avortée. L’Assemblée nationale n’a plus que quelques jours à vivre ; la France réunie dans ses comices va prononcer son jugement sou verain. Qu'importe à nos montagnards furieux de voir échap per l’occasion de s’emparer du pouvoir ! Qu’importe à la misé rable coterie qui doit renoncer à ses bals parfumés, à ses dî ners aristocratiques ! Un coup de main peut renverser le gouver nement de M. Louis-Napoléon Bonaparte, et MM. Marrast et Ledru-Rollin signent un pacte d’alliance pour renverser ce qui fait obstacle à leur insatiable ambition. Le mot d’ordre est donné : jeudi dernier était le jour fixé pour le mouvement insurrectionnel ; les sociétés secrètes sont réu nies , les sections armées sont en permanence ; la guerre civile recrute ses soldats et les tient prêts pour l’heure de la lutte. Le signal doit partir de l’Assemblée nationale ; un membre estchargé de demander la mise en accusation du ministère et du président de la République , deux bataillons sont convoqués, sous le pré texte de défendre l'assemblée, mais dans le but assez transparent de conduire à Vincennes les ministres condamnés par l’intrigue. M. Marrast était-il complice du complot? Qui peut dire ce que fait ou pense ce marquis du directoire, qui a l’impudence de parler de ses principes et de sa probité politique ? Le complot, comme on le voit, était bien ourdi ; mais les deux bataillons manquent à l’appel, et la séance qui devait être décisive, se passe en de stupides récriminations du président de l’Assem blée qui se plaint de ce que le général Forez a refusé de lui obéir. Les indiscrétions de la Montagne avaient prévenu à temps l’autorité qui était prête à défendre avec énergie la cause de l’or dre; mais si la conspiration eut jeté le signal de la guerre civile, qui peut dire ce qui serait advenu dans ce conflit élevé par les plus honteuses passions!... Il est temps que l’Assemblée se retire devant l’expression du vœu du pays. Le peu d’honneur dont elle s’était couverte aux journées de mai et de juin, elle l’a flétri dans cette lutte qu’elle a soulevée sans grandeur et sans talent contre le gouvernement du 10 décembre. Condamné par le vote du 13 mai, ses mem bres n’emporteront dans leur retraite que le témoignage du dé dain le plus profond pour leur radicale ineptie ; ils ont été constamment au-dessous de leur mission, et se sont attachés en désespérés à la fortune compromise des parvenus du National. Qu’ils rentrent donc pour toujours dans l’obscurité dont ils n’auraient jamais dû sortir; mais, comme les Par thés en fuyant, ils ont voulu s’attaquer à l’Elu du 10 décembre, ils ont cherché h exciter la guerre civile. Leur conspiration est avortée. Lâche jusqu’au bout, la coterie du National n’a pas osé descendre dans la rue avec les monta gnards qui l’y conviaient; le parti socialiste comptait sur 80 représentans en écharpe pour envahir l’hôtel—de-ville à la tête dus sections ; il ne s’en est pas trouvé un seul. Un conspirateur émérite, Lagrange, le leur a bien dit : a Qui donc parmi ces avocats, toujours si véhémens à la tribune, oserait se rendre dans la rue pour en appeler au peuple des barricades? » Ils n’ont que le courage de l’insulte et de la calomnie ; on ne les a jamais vus affronter un péril sérieux et jouer leur vie pour le triomphe des principes qu’ils affectent de défendre. Le complot a été déjoué par quelques hommes indécis de cette assemblée qui termine si tristement une carrière sans gloire; quelques caractères timorés ont craint de s’engager dans une lutte dont ils ne pouvaient prévoir l’issue, et le ministère a ob tenu un vote favorable sur la même question qui lui avait valu un blâme, quelques jours auparavant. A l’aide de cette inepte...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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