Extrait du journal

les, contre lesquelles les plus résistants firent pitoyable contenance. Beaucoup de voyageurs quittèrent le sa lon ; un certain nombre s'étaient éclipsés dès la première atteinte du roulis. Maxime se sentait mal à l’aise ; Aline s’ar rêta, subitement étonnée de ce qui se pas sait en elle. « Il ne me manquait que cette disgrâce !» pensa le malheureux lieutenant, en jetant un regard navré sur la fillette pâlie. Giâce à la position horizontale soigneuse ment gardée, ou peut-être à uné disposition physique spéciale, la dame brune semblait braver sans crainte les symptômes du fléau. A une plainte d’Aline, elle se souleva sur un coude, regarda l’officier, fut prise de pitié, et se levant tout empressée : — Montez sur le pont, monsieur, dit-» elle ; je vais m’occuper de dette petite fille. Je ne sais ce qu’eu toute autre circons tance eût répondu Maxime ; mais Vexcès de politesse n’était pas de mise en pareille occu rence sembable. Il remercia, du geste, de la tête, d’un sourire indécis qui s’éteignit dans un spasme pénible, et, sans hésiter à profiter de l’offre généreuse, il s’enfuit vers le pont. Un sourire passa sur les lèvres graves de la dame en noir. ’ * . « Il était temps 1 » semblait dire ce sou rire. Aline avait le mal de mer. Avec autant de dextérité que d’adresse dans les mouvements, la dame brune enleva la fillette, la porta près d’un sabord ouvert, et lui donna les soins usités pour ce mal, le plus désagréable de tous cenx dont on soutire sans crainte d'en mourir. Rien de maternel d’ailleursjïans ces soins, rien même de cotte involontaire tendresse dont les femmes ne peuvent se défendre d’entourer les enfants, même inconnus. Non ; mais une parfaite douceur, une ha bileté positive à soulager la petite créature sans en être elle:même incommodée. On devinait que cette secourable personne ne connaissait de la maternité que le nom,...