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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 18 août 1892

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
18 août 1892


Extrait du journal

Saint-Quentin, le 17 août 1892. La lettre du marquis de Breteuil contient une cinquantaine de lignes. Rien qu’à Paris on lui en a consacré déjà plus de cinquante mille comme commentaire et ce n’est pas fini. Cela rappelle le livre de Xavier de Maistre, qui devait se composer d’une page de texte et de cinq cents pages de notes et éclaircissements. Au moins, ce livre a l’avantage de n’avoir jamais été écrit, tandis que la lettre du député d’Argclès, elle existe, pas moyen de nier, les journaux ne parlent que de cela et vous savez que les journaux disent toujours la vérité. Voyons comment elle a été accueillie chez nous. Le Guetteur emboîte le pas aux feuilles opportunistes et félicite le maruis de sa loyauté, de l’opportunité e sa déclaration, de tout ce que l’on voudra ; cependant il établit avec un semblant ae reproche, un petit dilemne qui ne coupe ni d’un côté, ni de l’autre : Il faut constater toutefois que ce n’est pas sans amertume que M. de Breteuil se retire de la vie politique. Il accuse le pape, il lui repro che hautement « de retirer publiquement sa confiance aux royalistes qui n'ont pas su vaincre. » Qui n’ont pas su vaincre ! Le trait est acéré, il blesse, il est cruel. M. de Breteuil veut dire évidemment que si le succès avait couronné les efforts, les tenta tives des partis royalistes, le papa aurait tenu un tout autre langage. Donc, le succès est la loi du pape, comme celle de tous les souverains et de ceux qui trou vent que la fin justifie les moyens. Si les royalistes n’ont pas su vaincre, c’est tant pis pour eux et pour le pays surtout, mais nous ne saisissons pas le rapport que tâche d’établir notre honorable confrère. Le Souverain-Pontife reconnaît la République française comme un gou vernement de fait, rien de plus. Que demain la République croule « dans le sang ou dans l’imbécillité » et qu’un autre pouvoir s’établisse à sa place, Léon XIII ou son successeur traitera avec ce pouvoir nouveau et recomman dera aux fidèles de le respecter, sinon d’y adhérer. De là à dire que la devise du SaintSiège est celle-ci : la fin justifie les moyens, il y a loin. Et faire du succès la seule loi « de tous les souverains» est un peu puéril. Car si gouvernement a cherché à réussir par tous les moyens, bons ou mauvais, mauvais surtout, c’est bien la troisième République. Elle se dé barbouillera peut-être, mais elle a un passé assez malpropre. Le Glanein se méfie. Ce bloc enfariné ne lui dit rien qui vaille, et il écrit : Le caractère de M. de Breteuil hait trop le silence et l’obscurité, pour que sa retraite puisse être considérée comme définitive. Dans leurs commentaires sur la lettre du député démissionnaire, les journaux républi cains rendent hommage, pour la plupart, à sa loyauté de gentilhomme. L’avenir nous apprendra si cette loyauté, quelque peu cruelle aux amis politiques de M. de Breteuil, n’était pas doublée d’une certaine habileté. Ce n’est pas si mal jugé. M. de Bre...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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