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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 17 août 1892

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
17 août 1892


Extrait du journal

Saint-Quentin, le 16 août 1892. Dimanche dernier, à Beau revoir, tout à l’extrémité du département. Le chemin de fer du Cambrésis nous mène cahin-caha de Saint-Quentin jusqu’au Catelet. Là, pas de voiture, il faut avaler la poussière des quel ques kilomètres qui séparent la grosse commune de son petit cheflieu de canton. La route est toute nue et midi, roi des étés, Tombe en nappes d’argent de? hauteurs du [ciel bleu. Dans la plaine surchauffée, pelée, sans un arbre, Beau revoir apparaît comme un village chinois perdu dans la verdure, caché sous les frondaisons : rien que de le voir, cela rafraîchit. Le joli village est propre, net, bien avenant. Sur sa place, se résume sa vie sociale et son histoire : l’église, l’hôtel-de-ville, la statue de Jeanne d’Arc. Ajoutez-y un grand abreuvoir, monumental, où viennent, de temps à autre, s’ébrouer de magnifiques che vaux. Les habitants ont enguirlandé les rues et pendu à leurs devantures des chapelets de lanternes vénitien nes, jaunes la plupart, avec l’aigle russe — naturellement ! Oh ! ce n’est plus la fête de l’an der nier, la superbe inauguration de la statue de la bonne Lorraine devant une foule de dix mille personnes avec des discours de députés et des haran gues de sénateurs. Non, c’est un re bond, un anniversaire célébré en fa mille, entre amis. Le matin, à la messe, avait été béni le drapeau otïert par M. Ernest Des jardins, député de l’arrondissement, à la Compagnie des sapeurs-pompiers. M. l’abbé Moneuse, le curé de Beaurevoir, auait prononcé à cette occasion une patriotique allocution où, par une belle association d’idées, il présenta la croix comme l’étendard de la grande nu lion chrétienne. Puis, revenant au drapeau qui s’inclinait sous la nef de l'église, il dit quel dévouement était renfermé en ses plis et avec quelle fierté ont droit de le porter ceux qui sont toujours prêts à courir au danger pour protéger leur concitoyens mena cés. La procession traditionnelle de Saint Hippolyte avait été faite de bonne heure afin que l’après-midi fût tout entier consacré à Jeanne d’Arc. Hippolyte était un chevalier romain martyrise l’an 258. Il commandait une troupe qui gardait quelques chrétiens et il vit le martyre du saint diacre Lau rent. Il fut un épi de la moisson que fit pousser le sang des premiers té moins du Christ.L’empereur Valérien,...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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