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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 19 avril 1874

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
19 avril 1874


Extrait du journal

matin, le décret d’annulation qu’on annonçait dans le petit monde des nouvellistes. En re vanche, une note de quelques lignes du Français est venue, jusqu’à un certain point, justifier les préoccupations qui s’étaient fait jour dans d’autres assemblées, au sujet de la date des élections pour le renouvellement partiel. La feuille officieuse laisse entendre que cette date, non encore fixée dans la pensée du gouverne ment, pourrait bien être retardée jusqu’après la réforme électorale. Evidemment, celte prévision, toute conjecturale qu'elle soit, ne va point passer inaperçue. L’attention ne se porte guère, malgré les efforts des intéressés, sur la manifestation fémi nine et bonapartiste qui se prépare pour le 5 mai. On sait que cette démonstration n’est pas précisément spontanée, qu’elle répond à une invitation au moins indirecte de l’ex-impératrice; et puis il est fort douteux qu’elle soit. bien nombreuse. Il y a là plus de raisons qu'il n’en faut pour que le public s’en préoccupe peu, le gouvernement pas du tout. Je ne vous ai rien dit de l’arrestation! de M. G. Duvernois et de quelques autres personnages mêlés dans l’affaire de la Banque territoriale d'Espagne, par l’unique motif que les raisons de cette mesure sont tout à fait la bouteille à l’encre. Les journaux qui s’en sont occupés et qui ne tarissent pas de détails fantaisistes sur une his toire qu’ils connaissent très-mal, ont achevé d’em brouiller une situation déjà passablement obs« cure. Je n'ai pas voulu m’exposer à attaquer un adversaire politique sur les données qui courent le boulevard et qui ne sont peut-être nullement celles de la justice. Toutefois, il est un symptôme grave contre M. Duvernois, c’est l’empressement avec lequel le lâchent ses anciens amis. Lisez, à ce sujet, le Gaulois et l’Ordre, dont le directeur se défend tout d’abord d’avoir joué le moindre rôle dans les agissements de la Banque territoriale. Les titres de cette entreprise ont subi aujourd’hui un véritable effondrement, facile à prévoir, au reste. Le bruit, mis en circulation ce matin, que tous les prévenus allaient être relâchés, semble suffisamment démenti par le mouvement de Bourse. Les cercles légitimistes n’avaient ajouté aucune créance à la dépêche de Vienne annonçant aux journaux anglais que le comte de Chambord ve nait de quitter Frohsdorff. Aujourd’hui, les mieux renseignés habituellement parmi les partisans du prince, affirment qu'il ne s’est pas éloigné un seul instant de sa résidence ordinaire, et qu’il n’y a reçu aucun envoyé des royalistes français. La plupart des discussions du jour sont encore aux discours qui ont été prononcés dans le Reichstag allemand, à propos de la loi militaire. Celte matière n’est pas de ma compétence; toute fois, il est bon de signaler l’impression profonde qu’ont produite ici les paroles de MM. de Moltke et de Kamecke. En même temps, on croit voir chez certains journaux d’outre-Rhin une tendance à faire revivre les difficultés soulevées par le mandement de l'évêque de Nancy. On ne croit pas, toutefois, que le gouvernement impérial soit disposé à suivre les journaux dans celle voie. L’affaire de la délimitation des diocèses est tou jours dans le même état, la solution n’étant re tardée que par l’absence de tout représentant de la cour de Berlin près de la cour romaine. Hier a eu lieu, à l’Elysée, le grand dîner que je vous avais annoncé et auquel assistaient les maires de Paris. A la réception qui a suivi et qui était fort brillante, on comptait environ six cents personnes, parmi lesquelles lord Gran ville. Il paraît que le duc Decazes a sursis a son nouveau départ pour Bordeàux et que |celui-ci aura lieu seulement demain. Il est certain désormais qu’aucune convocation extraordinaire de la commission de permanence n’a été demandée à M. Buffet, qui, au reste, n’est point à Paris. Probablement, dans la séance de jeudi, le gouvernement s’expliquera spontané ment sur les motifs qui ont dicté la circulaire Depeyre. Il n’y aura d’interpellation proprement dite qu’à la rentrée. Aussitôt terminée la session des conseils géné raux, le gouvernement mettra à l’étude les moyens pratiques de révision du cadastre. On n’attend aussi que la même époque pour commencer les derniers pourparlers en vue de l’abrogation de la convention internationale sur les sucres. M. Pouyer-Quertier, retenu en ce moment par les travaux du Conseil de l’Eure, partira alors pour la mission dont il est chargé. Le bilan de la Banque n'était pas favorable hier. Aujourd’hui la Bourse est médiocre, bien qu’à vrai dire, ses variations depuis quelques jours soient dépourvues de tout caractère saillant. C’est une alternative de faiblesse et de fermeté peu motivées ; la faiblesse domine, en général, sur les cours du jour....

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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