Extrait du journal
hors de cause en ce qui concerne la forme du gouvernement. Fondez la République, organisez-la. Vous ne rencontrerez en nous aucune arrière-pensée amère et hostile, aucun désir de vous voir échouer et d’applaudir à votre ruine. Nous ne vous dirons pas, d’un air ironique ; Faites-nous heureux et libres avec l’intention secrète de rendre votre œuvre impossible, de travestir vos intentions les plus droites, de tourner contre vousmêmes ce que nous vous devrons de liberté et de sécurité. Non ! il n’y a, encore une fois, entre vous et nous, qu’une question d’expérience, et noos souhaitons que l’expérience soit en votre faveur. Il ne nous appartenait pas de lancer notre pays dans cette grande épreuve. Nous avons fait tout ce qui dé pendait de nous pour qu’il n’y fût pas jeté. Il y est. Nous sommes assez bons Français, Dieu nous en est témoin, pour désirer qu’il en sorte à sa gloire ! Nous nous serons trompés en croyant que la monarchie cons titutionnelle seule pouvait donner l’ordre et la liberté. Eh bien, soit ! Quand notre amour-propre souffrirait, ce serait un petit malheur. Mais quelle honte y aurait-il dans une erreur que nous aurions partagée avec les hommes les plus illustres de ce siècle, avec les Royer-Collard, les Chateaubriand, les Benjamin Constant, et tant d’autres? Nous ne voulons que le bonheur et la liberté de notre patrie. En ce qui concernera ce grand inté rêt , nous ne serons jamais hors de cause. Hevue de# Journaux. Réforme. — « Nous ne voulons pas irriter la Révolution contre les In fluences perverses des régimes déchus ; mais nous ne voulons pas être dupes. » Que signifient toutes les craintes manifestées par le capital ? » Est-ce une nouvelle conspiration comme celle de 1792? Les écus voudraient-ils émigrer comme jadis les parchemins, et serions-nous me nacés , après le pacte de famine et de honte, d’un pacte de banqueroute? » La leçon donnée par nos pères à l'aristocratie territoriale qui s’en al lait, sous notre première révolution, glaner, à l’étranger des haines et des épées contre la patrie , celte leçon terrible, faudrait-il la renouveler , et voudrait-on condamner la jeune République aux nécessités de sa mère? » Depuis sa dernière victoire , le peuple est tranquille : il garde, sous la guenille, la cité des opulcos ; il a laissé tomber ses pavés et ses colères ; il ne demande que le pain du travail. » Les intérêts qui se plaignent et qui sonnent l’alarme n’ont donc pas l’excuse du danger, et si la guerre sociale éclatait jamais dans les déses poirs de la faim, ils seraient eux-mêmes les fauteurs et les a gens de cette terrible jacquerie ; car , en tuant le crédit, ils font eux-mêmes la faim. » Leur souci viendrait-il de sinistres orageux , comme l’an dernier nous en avons eu tant à subir ? Ce serait encore un faux prétexte, un mensonge; car la terre est aussi féconde qu’hier, les éiémens de la production abondent, le soleil nous sourit, comme s’il était jaloux de caresser l’idée. Au lieu de s’arrêter et de s’immobiliser, comme sous le régne des coteries , la science , sous le gouvernement de la liberté, va prendre un essor puissant et fécon der ses méthodes : toutes les forces, toutes les énergies, toutes les spécia lités sont là qui palpitent sous notre main ! » Est-ce la guerre étrangère qui fait peur aux marchands d'argent, aux princes du crédit et du portefeuille ? Mais nous avons pour nous tous les peuples. » Ainsi, le peuple , la terre, la science et le soleil sont pour nous. La ré volution n’a pas à redouter les haines impuissantes des monarchies accrou pies sous la peur; toutes les forces vives du pays nous convient aux grands travaux , et l’étranger nous commande par d’illustres exemples î » Il est donc impossible que le capital déserte plus long-temps le devoir commun. Se retirer dans les crises , c’est trahir, c'est émigrer , et les émi grations, parfois, coûtent cher! » La révolution ne reculera pas : Qu’on s’en souvienne ! » Assemblée Nationale. — Est-ce clair ? est-H possible de montrer plus de modération ! de tenir un langage plus sage, plus persuasif pour forcer les capitaux à se montrer en public ? Mettez le discours qui précède dans une feuille ministérielle sous le régne des tyrans et nous vous demanderons quel accueil eût reçu dans la presse un pareil appel à la concorde et à la modération ? Dans un club on a dit aussi qu’il fallait à la patrie quelques sacrifices , qu’on ne devait point reculer devant les moyens d'assurer le triomphe des bons républicains ; d’autres ont dit qu'on devait armer les forts, faire ve nir les gardes mobiles des grandes villes pour forcer l’assemblée nationale à maintenir le succès d’une cause sacrée ; d’autres honorables préopinans ont pensé qu’il fallait faire une visite à tous les mauvais patriotes et les con vaincre par des argumens irrésistibles ; d’autres enfin ont songé à la loi agraire , et ils l’ont encore rajeunie en demandant seulement comme mo yen d’égalité, le partage des héritages pour moitié, pour un quart ou seqlemenl pour une part d’enfant. National. — « Que l’on ne s’abuse point sur nos intentions. Nous * n’acceptons comme candidats que les hommes qui sont nettement, fran» chôment républicains. La France a donné son adhésion à la Répu# blique , il ne s’agit plus que de l’organiser, d « Qu’on se tienne donc pour averti; nous ne saurions accepter une » autre forme de gouvernement, et nous sommes décidés à considérer » comme une intrigue et comme une trahison toute combinaison qui remet» trait eu question la République proclamée dans les journées de février. » Gazette de Cambrai. — Eh quoi ! déjà des menaces ? Déjà de la tôrreur ? et cela à la veille des élections? Et cela lorsque de toutes parts on demande le rétablissement de la confiance ? Mais vous n’y songez pas, ré publicains de la veille. L’histoire ne vous a-t-elle donc pas appris que tout pouvoir fondé sur la contrainte et sur la violence n’était que d’une courte durée ? Et vous dites que vous voulez franchement connaître la véritable expression des sentimens du paye ; et vous voulez peser sur ses convictions par la menace, par l’action de vos fonctionnaires politiques , par la peur, par tous les mauvais moyens que naguéres vous reprochiez si amèrement à vos adversaires , et vous voulez fonder un état de choses durable, et déjà vous dites de ceux qui repousseraient la forme républicaine , ce sont des traîtres. Ah ! songez-y bien ! ce que la France veut aujourd’hui, ce que tous les hommes dévoués au pays demandent, c’est la liberté la plus absolue dans le choix de leurs mandataires ; c’est la liberté des élections. Que la Ré publique sorte du vœu librement exprimé par la nation représentée par ses mandataires et ceux-là même qui en auraient combattu le principe en se raient ensuite les soutiens les plus fermes et les plus sincères , car tous les esprits élevés comprennent qu’une République parfaite serait le dernier terme du progrès social. Le Siècle. — Il faut le dire, la dernière circulaire de M. le ministre de 1 intérieur aux commissaires qu’il a envoyés dans les départemens tendrait à faire supposer que le gouvernement provisoire éprouve le besoin d’agir sur les esprits par l’intimidation, et qu’il se Haute d’enlever par l'ardeur du zèle et par des expédiens quelque peu révolutionnaires des suffrages qui n’iraient pas à lui spontanément. C’est un tort que d’exciter de pareils ombrages: le gouvernement se présente ainsi avec un ca ractére que nul en réalité ne songe à lui donner , et le pays, sommé en q uelque sorte d’obéir aux ordres qu’on lui envoie, ou sera tenté de résiste r par honneur, ou semblera, même dans ses actes les plus réfléchis, ne donner qu’une adhésion forcée à la République. Ce serait une faute énorme die chercher à Influencer les élec...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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