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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 21 avril 1858

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
21 avril 1858


Extrait du journal

été un soulèvement général et non un crime particulier ; elles sont la preuve de la parfaite innocence de Bernard. Quand celle innocence est clairement démontrée, le jury ne voudra pas détourner la législation anglaise de son vé ritable esprit pour arriver sûrement à la destruction du droit sacré d’asile si cher aux anglais. Maintenant, il ne me reste plus qu'à dire aux jurés : J’ai fait mon devoir sans peur, en conscience, avec fermeté; faites de même, et, une fois de plus , montrez que le jury est le sanc tuaire de la liberté anglaise. L’audience est suspendue. Lord Campbell: Je ne pourrai pas présenter aujourd hui mon résumé. La cour s'ajournera après avoir entendu la réplique du procureur général. Après une courte suspension, l'audience est reprise. L’attorney général prend la parole et lépond sur l’af faire toute entière: Le moment est venu pour moi, dit-il, de résumer devant vous les preuves à l’appui de la pour suite, et le moment n’est pas maintenant fort éloigné où vous aurezà remplir votre tâche. Eu remplissant la nnenne, je lâcherai de me renfermer dans les limites de la loi et de la pratique de nos cours dans des questions de cette espèce. Qu'on ne suppose pas que je blâme mon ami, M. James , d’avoir, dans un entrainement d'éloquence rare devant les cours de justice, dépassé les bornes prescrites à un avocat, quoiqu’il ait introduit divers sujets dans le cours de sa plaidoirie. Si j'en dis autant, c’est parce que mon "devoir n’est pas de l’y suivre , mais de tacher de ramener votre attention sur les véritables questions que vous avez à examiner et sur lesquelles vous devez pro noncer. 11 faut d’abord écarter de vos esprits cette chimère de mon savant ami à savoir que ce procès évoqué devant les doctes juges du pays dans une cour de justice anglaise, devant un jury anglais, et que la poursuite a été provo quée par le gouvernement français ou par toute autre per sonne que celles qui étaient compétentes dans une sem blable poursuite dans ce pays. Le dernier attorney géné ral a institué cette enquête d’après des circonstances cer taines qui lui avaient été communiquées et indiquant qu'il existait la preuve que le prisonnier était impliqué avec Orsini et d'autres individus dans une conspiration pour assassinat. L’affaire a été portée devant un magistrat, quand il a été donné une preuve certaine et quelle a pris un aspect qui a décidé le savant avocat chargé de la con duire et le digne magistrat devant lequel elle a été évo quée, à faire arrêter le prisonnier comme complice avant l’assassinat. On n’a point, pour produire cette accusatiou, fouillé dans de vieux actes du parlement; car celui qu'on a consulté a été passé dans la dernière année de George IV, et en des circonstances que la plupart se rappellent. Gc n’est pas le gouvernement qui a fait celle accusation ; c’cst le savant magistrat devant qui le prisonnier a été in terrogé , convaincu qu'il était de son devoir d’agir ainsi conformément aux termes de l’acte du parlement. Elle arrive maintenant devant vous, comme jury anglais ap pelé à décider sur la culpabilité ou sur l’innocence au prisonnier, d'après la preuve produite, et non d’après l’é loquence du savant défenseur du prisonnier. J'ai pleine confiance dans l’impartialité de votre décision , et quant aux observations du docte défenseur sur mon silence, j’ai dit pourquoi celte accusation a été intentée. Heureu sement, c'est la première affaire de ce genre qui soit ar rivée en ce pays, et il ne faut pas s'étonner, si c’est la première fois que le pays a été ainsi déshonoré, que cc soit la première fois qu’une telle accusation ait été pro duite. Ici, l'attorney général justifie la manière dont il a di rigé la poursuite. Si un pareil attentat, poursuivit-il, eût été commis chez nous sur la personne de notre reine bien aimée, et qu’un grand nombre de personnes eussent etc blessées, qu’eût-on dit à un gouvernement étranger qui aurait jugé à propos de refuser justice, sous prétexte qu’on lui en imposait le devoir? Il n’est pas , en Angle terre, une seule personne qui, à la lin du procès, ne fût charmée de voir que le pays a été lavé de la tache qui lui a été faite. Je demande que le jury rende le prison nier à la liberté, pur de toute flétrissure à son honneur, s’il le croit innocent; mais, dans le cas contraire, je l’ab jure de remplir son devoir sans égard à cc qui s’ensuivra. Le prisonnier est accusé d'être complice avant le fait, cl la loi porte que si toute personne a fourni des moyens quelconques par lesquels des individus, Orsini, Picri et Rudio , eussent pu assassiner l'Empereur des Français , ou tenter de lui faire de graves blessures, et que, si en faisant celle tentative, ifs ont, quoique sans le vouloir, fait périr d'autres personnes, alors ceux qui ont commis...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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