Extrait du journal
— Voici les journaux rouges qui prétendent faire un retour sur la monarchie et établir un parallèle entre la république, alin sans doute de bien nous rappeler les avantages du gouver nement qu’ils nous ont inauguré en février. Ce n’est pas nous qui songeons en ce moment au passé, mais nous devons le déclarer aux républicains de la veille, il est im prudent de demander à la France si la république l’a rendue plus heureuse. Que l’on passe en revue toutes les branches de l’activité hu maine , que l’on consulte tous les besoins, tous les intérêts , que Von interroge toutes les professions, toutes les positions, et par tout la réponse sera la même. L'industrie, le commerce » la pro priété sont-ils maintenant plus prospères ? Trouve-t*on plus de sécurité pour le présent, moins de déllance pour l’avenir? Les familles deviennent-elles plus rassurées sur la position de leur chef, sur la carrière de leurs enfans? Avons-nous plus de liberté, plus de progrès, nos finances promettent-elles une position plus rassurante, et dans les com motions politiques qui semblent être devenues notre situation normale, ne voyons-nous pas se creuser de plus en plus l’abîme financier au fond duquel se trouve la banqueroute? Encore une fois, ce n’est pas nous qui cherchons à établir la comparaison entre cette époque et la monarchie, mais nous ne saurions recuier, nous ne pouvons garder le silence, lorsque les journaux de la révolution veulent amener le débat politique sur ce terrain. Attaquez donc la monarchie, hommes de la Reforme; attaquez donc les elïorts actuels du pays modéré pour réparer les désastres que vous avez causés à la France, et le parti mo déré ne refusera point de vous suivre, de faire avec vous de l’histoire ancienne, et de récapituler tous vos titres à la recon naissance de la nation. Nous ne vous dirons pas seulement : Voyez quel est votre rouvre, contemplez le triste spectacle de tous les maux que vous nvez faits à la France ; nous irons plus loin, si vous le voulez ; nous examinerons chacun de vos actes dans cette période de six mois, nous vous démontrerons quelles devaient en être les conséquences logiques, et nous nous réjouirons encore que le mal n’ait pas été plus radical, plus irréparable, et cela grâce à la résistance des hommes modérés, grâce à l’énergie de la garde nationale, grâce au sentiment d’ordre et de légalité qui anime les provinces, grâce au- bon esprit des habitans des campagnes. 11 est temps de faire justice des revues rétrospectives inspirées par la passion et racontées avec une bonne foi équivoque. 11 est temps d’arracher le masque à toutes ces déclamations mensongères, à toutes ces promesses trompeuses. 11 est temps de percer les ballons gonllés de vent, de réduire à leur juste valeur — à néant, ccs mots sonores qui trompent la faiblesse de l’intelligence, qui exploitent les soulïrances de la misère. Vous avez eu dix mois de pouvoir. Pendant les quatre pre miers surtout, vous avez pu mettre à exécution , presque sans contrôle, vos théories les plus extrêmes. Nous n’avons oublié aucun des décrets que nous leur devons, aucun des résultats qu’elles ont produits. Vendant ces dix mois, vous nous avez prouvé votre impuissance absolue, votre désastreuse inilucnce. Attendez donc au moins, pour renouer les mêmes intrigues, pour essayer les mêmes prédications, attendez que le souvenir de votre funeste passage s’efface un peu de la mémoire des hommes. Attendez donc, pour étaler encore la pompe de vos promes ses , le charlatanisme de vos utopies, la violence de vos prédi cations révolutionnaires, attendez donc que nous soyons sauvés...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
En savoir plus Données de classification - cabet
- jésus-christ
- france
- athènes
- vincennes
- maine
- rome
- chine
- l'assemblée
- m. c
- assemblée nationale
- la république
- an
- promes