Extrait du journal

possession du pouvoir. C’est avec rai son qu’il réclame pour la France des pouvoirs solides, respectés et assurés de leur lendemain. 11 est certain que lorsqu’un coup de majorité suffit à ren verser un Cabinet et peut amener une crise gouvernementale, il est certain que lorsqu’il n’y a pas, dans une sphère supérieure aux agitations des partis, une institution solide, qui soit en mesure de garantir à tous la sécu rité du lendemain et de donner à tous la certitude que les bases essentielles de la société ne sauraient être atteintes ni ébranlées, il est certain que lorsque celte institution manque à un pays, il s’en ressent cruellement dans toutes ses parties, et doit, fatalement, tomber entre les mai us de politiciens incapa bles et brouillons. 11 est d’ailleurs à peine nécessaire d’insister sur la conclusion qui se dé gage de ce raisonnement. Si la France a besoin pour vivre de trouver ces conditions réal-séesdans son gouverne ment, il est indubitable qu’il lui faut renoncer à la forme gouvernementale actuelle, puisque celle-ci ne peut, par essence même et par principe, — l’ex périence de ces dernières années suffi rait au besoin à l’établir, — lui procurer aucun des avantages de l’absence des quels elle souffre si cruellement. L’article que nous venons d’analyser est donc, au fond, un véritable réqui sitoire contre la République, et nous ne pouvons que nous féliciter de voir un de nos adversaires d hier se rendre enfin loyalement à l’évidence. Le jour nal qui tient ce langage n’était pas, en effet, jusqu’ici, de ceux avec lesquels nous fussions accoutumés à nous ren contrer, — ses déclarations inattendues n’en ont que plus de poids à nos yeux. Nous avons oublié de dire quel litre d portait, mais nous ne terminerons pas sans avoir réparé celle omission. Le journal qui tient un langage si juste, si ferme et si loyal, c’est le Sièc’e. Il ne nous a pas habitué à tant d’honnêteté. R. V....