Extrait du journal

LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME Le 20 août 1789, l’Assemblée natio nale publia la Déclaration des Droits de l’homme, qui servit de préambule et de base à la nouvelle Constitution. Cette Déclaration admettait, comme principes nécessaires du nouvel or dre politique : la souveraineté natio nale; — l’égalité devant la loi; — l’ad missibilité de tous aux dignités et aux emplois publics; — la liberté indivi duelle ; — la liberté de conscience ; — la liberté de parler, d’écrire et d’impri mer, sauf à répondre des abus ; — le vote libre; — la juste répartition des im pôts et l’obligation d’en rendre compte; -* enfin l’inviolabilité de la propriété. Vous savez comment, en 93, cette fameuse Déclaration a été mise en pratique; est-elle mieux exécutée par les Républicains du Centenaire, les petits descendants des ancêtresgéants? Voyons un peu : — La souveraineté nationale qu’est-elle aujourd’hui ¥ — Un instrument docile entre les mains d’exploiteurs sans vergogne; un men songe universel ; une marchandise à l’encan, livrée au plus offrant et der nier enchérisseur. — L’égalité devant la loi ¥ — Une immense blague. Les catholi ques et les conservateurs traités com me des parias, et les républicains entr’eux se reprochant leurs mutuel les injustices. Tout pour la coterie au pouvoir ; les autres, hors la loi, quand bien même ils seraient républicains de la veille. — L’admissibilité de tous aux dignités et aux emplois publics ¥ — D’un charron on fait un percep teur, d’un artisan on crée un juge de paix ; soyez un agent électoral zélé et favorisé par le succès, vous arriverez à tout ; soyez employé modèle, mais d’un républicanisme douteux, pas de place pour vous, pas d’avancement. Dans l’armée et les administrations civiles on pourra vous renseigner. — La liberté individuelle¥ — Religieux de tous ordres, répondez ! Comment l’a t-on respectée cette li berté le jour où vous avez été chassés de vos couvents ? Princes français, répondez 1 Com ment a-t-on respecté cette liberté le jour où vous êtes partis pour l’exil? Duc d’Orléans, le jour où vous avez été emprisonné à Clairvaux pour avoir voulu être conscrit, a-t-on respecté votre liberté ? Et tant d’autres !... — La liberté de conscience — C’est la guerre implacable contre le catholicisme et toutes ses institutions. C’est la fusillade de Chàteauvillain ; ce sont les scellés apposés sur les portes des chapelles des couvents d’hommes. — Le vote libre ? — Jetons un voile ! La liberté du vote c’est le pot de vin ! C’est le litre!... — La juste répartition des impôts? — Congrégations hospitalières, qu’en dites-vous? Ce n’est pas à votre égard qu’est faite cette juste répartition des impôts ; on fait, pour vous écraser, une législation spéciale de finances. — L’inviolabilité de la propriété ? — Population de Vicq, dites-nous les coups de sabre que vous avez reçus pour défendre votre propriété violée par les argousins du pouvoir. Et vous, religieux, racontez les coups de hache qui ont enfoncé les portes de vos cellules et le déploie ment de force militaire pour vous jeter à la rue. Que reste-t-il donc aujourd’hui de cette Déclaration des Droits de l’homme¥ — Une seule liberté : celle du mal ! Tout est permis à un républicain ! Avouez que ce n’est pas assez pour le salut de la France; Mais que c’est plus qu’il n’en faut, hélas ! pour son malheur. Henri de Oharbonnel....