Extrait du journal

Sociétés de Tir et de Gymnastique seules leur en donnent le moyen. Vous êtes, Messieurs, de précieux auxiliaires pour l’armée active : vous prenez l’homme jeu ne encore, vous fortifiez son corps par des exercices progressifs et méthodiques, qui feront de lui un homme robuste, apte a supporter plus tard, les fatigues d’un servicé actif. Puis, lorsqu’il a payé sa dette à la patrie, vous le reprenez à sa sortie du régiment, et soit par vos séances de Tir. soit par vos exercices de Gym nastique, vous entretenez chez lui l’instruction qu’il a reçue au corps. Mais, parlons un peu de notre Société. Une petite indiscrétion m’a permis de consta ter les progrès accomplis et les résultats obtenus depuis un an. En 1890, 10,000 cartouches ont été brûlées, soit un excédant de 3,000 sur 1889. Le pourcent des balles mises en cible n’était que de 41 en 1889, tandis qu’il s’est élevé cette année à 57. Enfin, l’année dernière, le sociétaire qui a gagné le premier prix au concours des tireurs de lre classe, pour ne parler que de ce prix, avait 10 balles 69 points ; ce même prix a été gagné cette année par 10 balles 83 points, soit une différence de 23 points en faveur du lauréat de 1890, et si on considère l’ensemble des points obtenus par tous les lauréats de ce concours, on constate que celui qui a obtenu le premier prix, l’an dernier, n’aurait été classé cette année avec ses deux mêmes séries que le 7e. Voilà certes de beaux résultats, qui établissent d’une manière irréfutable la prospérité de notre Société. Nous suivons avec plaisir ces progrès et nous pouvons dire sans crainte d’être taxés d’exagé ration et démentis, que, par le nombre de Socié taires comme par la valeur de ses tireurs et de ses gymnastes, votre Société peut être placée au premier rang parmi celles de la région. Tout cela vous le devez a celui qui est à la tête et qui remplit si bien les devoirs de sa charge ; vous le devez aussi au patriotique dévouement de tous ses dignes collaborateurs, qui ne ména gent ni leur temps ni leurs peines. Aussi, Messieurs, je suis sûr d’être l’interprète fidèle de tous vos compatriotes et amis, en vous adressant une expression de reconnaissance. Je ne veux nommer personne, car il faudrait tous vous nommer ; mais recevez nos remer ciements et pensez toujours qu’en agissant ainsi vous travaillez pour la France, notre Patrie ! M. Mathieu, vice-président de la So ciété et officier du 111e territorial, donne ensuite lecture de la lettre sui vante du capitaine-major de Sigoyer : Montélimar, 28 septembre 1890. Mon cher Président, Comme j’ai eu l’honneur de vous l’écrire, une circonstance particulière ne me permet pas de me rendre à la gracieuse invitation de la Société de Tir ; mais, comme preuve de l’intérêt que je lui porte, je vous serai reconnaissant de vouloir bien lui transmettre ces quelques paroles : « Messieurs, « C’est au nom du 111® territorial, dont votre Société porte le numéro, et auquel vous apparte nez pour le plus grand nombre, que je revendi que l’honneur de vous saluer aujourd'hui, — pour son chef le colonel Martelli et pour moi votre intermédiaire dévoué. « Ces prix que vous allez recevoir ont été loya lement gagnés dans ces Concours qui sont com me le corollaire de votre instruction militaire ; et c’est ce qui donne à cette solennité un cachet spécial et l’élève au-dessus de la banalité de certaines cérémonies de ce genre. En travail lant pour vous, vous travaillez pour le pays ! — Aussi nos yeux, mes amis, à 1 aspect de celte jeunesse, de cette élite de la population qui remplit cette enceinte, apportent-ils à nos cœurs une douce, une légitime satisfaction. « Oui l il nous est doux de penser que ce sol que nous n’avons pu ou su défendre, même au péril de notre vie, retrouvera parmi vous de généreux et de vaillants défenseurs... « Un pays, comme un individu, doit être fort pour être respecté. — Or, on peut ne pas naître fort, mais on le devient, si, dès l’enfance, on cultive ces études de gymnastique et tout ce qui s’y rattache, la boxe, la canne, la course vélocipédique, si fort en honneur aujourd’hui l’escrime et le tir enfin, qui donnent à l’homme conscience de sa virilité et lui assurent un res pect mérité. , , « Le mérite, la gloire de vos Sociétés chorale et instrumentale, de gymnastique et de tir, qui prouvent par leur présence ici combien l’union fait la force, c’est de procéder par des actes et non par d'inutiles paroles. — Tout ce qui émane de leurs efforts, se traduit en actes, et en résul tats, et ce n’est pas d’eux que l’on peut dire : Il n’y a que des mots et riea au-delà ! « Courage donc 1 < Sachez vaincre parfois certains décourage ments. < Dans ces moments de crise, rappelez à vos cœurs le but entrevu : et alors, comme aujour d’hui, ce courage sera stimulé par cet électrique courant que rien n’arréte, quand l’amour sacré du pays, supérieur à toute chose, en a chargé les piles, — ce courant, qui fait vibrer vos âmes en ce moment, à l’unisson des nôtres, et cela pour un mot < la Patrie 1 » Merci encore à notre vaillant Président et re grets de n’être pas à ces côtés. B. de Sigoyer, Capitaine-Major du Ht* Territorial. M. Louis Blanc-Perducet, président de la Société de Tir et de Gymnastique prononce le discours qui suit : Mesdames, Messieurs, Monsieur l’Adjoint, je vous remercie tout d’abord, Monsieur, d’a voir bien voulu accepter la présidence de notre distribution annuelle. En vous priant de le faire, le Conseil d’administration, entendait à la fois marquer sa déférence reconnaissante pour l’administration de notre ville, son conseil municipal et son digne Sénateur et Maire, et honorer un des membres les plus distingués et les plus aimés de la Société et officier lui-même de l’armée territoriale. J’adresse, au nom de la Société do Tir et de...