Extrait du journal

voulons savoir si ce qui se passe en ce mo ment au ministère des travaux publics, au ministère des finances, et, dit-on aussi au ministère de la justice, va se généraliser. < Car si l’on systématisait cet ostracisme, inauguré contre des hommes remarquables qui ont le tort d’avoir compté parmi les chers amis de Gambetta, nous n’hésiterions pas pour notre part à faire au gouvernement une guerre loyale, mais acharnée. « La majorité de la Chambre verra dans un mois l’usage que le ministère aura fait de la pleine liberté dont il jouit en ce mo ment. Nous persistons à espérer qu’on ne la mettra pas dans la dure nécessité de démon trer par un vote que sa vraie pensée a été méconnue. » Très curieuse, cette sortie! Elle donne la mesure de certaines convictions républi caines, — convictions qui sont surtout des convoitises. Aucun député sérieux n’a tenu, cette année, à faire partie de la commission du budget. Tout au contraire de l’an passé, ses travaux, si travaux il y a, ne présente ront aucun intérêt. Le budget sera voté tel qu’il est, rapidement, sans étude; il faut que la chose soit bâclée d’ici à deux mois ; et le contrôle se changera, de par la fatalité des élections nouvelles, en simple enregis trement. Or on n’est pas bien aise, quand on est sérieux, d’accepter la responsabilité d'un budget qu’on n’aura pas même lu. Ce qu’il y a de particulièrement écœu rant, c’est de voir figurer, dans cette com mission, d'anciens ministres et d’anciens sous-secrétaires d’Etat qui ont composé le budget soumis aujourd’hui à leur contrôle. Le tact le plus élémentaire indiquait à ces personnages l’abstention, et imposait aux députés de ne pas prendre des auteurs pour censeurs de leur propre ouvrage. De...