Extrait du journal

constitutionnel et permanent, ni la vraie République qui veut des magistrats nom més pour une période fixe et pendant laauelle ils sont inamovibles et responsables e leurs actes. « Mais, à côté de cette première erreur fondamentale, la France en a commis une autre : elle poursuit le rêve de reconquérir l’hégémonie continentale, elle veut être de nouveau une puissance avec laquelle les autres puissances auront à compter. « C’est encore là une faute grave que commettent les républicains français, faute qu’excuse peut-être et qu’explique un pa triotisme surexcité par les malheurs des temps. Les Etats-Unis, dont la population excède celle de la France, n’ont conservé le régime créé par Washington, il y a un siècle, qu’en renonçant à toute espèce de conquête et de suprématie, et en se don nant un gouvernement stable. C’est là un grand exemple que les patriotes français devraient toujours avoir sous les yeux. « Nous posons, en effet, le dilemme sui vant en dehors duquel il ne peut y avoir d’autre alternative. < Ou la France veut sincèrement prati quer la République : alors elle se décen tralisera ; elle rendra à ses différentes pro vinces une certaine autonomie : elle fera refluer sa vie du centre aux extrémités; elle remplacera son armée permanente par une simple armée de milice destinée seule ment à sa défense et à assurer l’intégrité du sol national. « Ou bien elle développera de plus en plus ses forces militaires; elle continuera à fortifier ses frontières, à créer ou à aug menter des relations avec les pays qui lui semblent avoir des intérêts communs avec elle; elle se ménagera des alliances dura bles avec les gouvernements amis. « Mais pour atteindre ce but, il faut qu’elle soit en monarchie, qu’elle adopte de nouveau une famille royale qui seule peut entretenir des relations solides et du rables, assurer des solidarités de longue date, en un mot faire rentrer la France dans le concert des puissances européen nes, qui sont toujours monarchiques. « Voilà le problème, tel qu’il se pose ou du moins tel qu’il se posera en France dans un avenir peu éloigné, à tout esprit vraiment réfléchi. « Quant à nous, nous n’avons pas à le résoudre ; nous avons tenu seulement à en poser les éléments, laissant à nos lecteurs le soin d’en tirer la conclusion qui leur paraîtra la plus logique. »...