Extrait du journal

Le lecteur, qui a certainement le droit de savoir la cause de toute chose, se demandera peut-être pourquoi je me trouvais sur ta route de tierny. Mais je tiens à déclarer d’avance que je ne suis point un des personnages de cc récit, et que par conséquent, ma présence sur n’importe quelle route ne saurait l’inquiéter. Quelques kilomètres après les fortifications, je fus atteint par un cavalier qui, certes, voyageait sur une monture d’une tout autre race que celle de la mienne. Ce n’était point l’époque des courses de la Croix-de-Berny ; autrement je doute qu’en ces jours de haute équipée, pareille bête lut passée inaperçue. Le chevaucheur était un jeune homme de fière prestance, et, bien qu’il portât le costume que l’on désigne fort improprement par le mot bourgeois, on devlnait/pi’il était militaire. Dès qu’il fut près de moi, il ralentit l’allure de son cheval. Comme la route n’offrait rien de bien attrayant, et que je n’étais nullement, en cet instant, porté à la rêverie, je me prêtai de bonne grâce à ces préliminaires usités entre gens qui désirent causer. — Mon Dieu, monsieur, me dit-il, si vous connaissez le pays, seriez-vous assez obligeant pour me renseigner un peu? — Mais avec grand plaisir, monsieur, pourvu toutefois que vous ne m’en demandiez pas trop loin. Je n’ai, sur cette route, que nos pères ont beaucoup plus connue que nous, sans doute, jamais dépassé Arpajon. — L'endroit où je vais se trouve entre Berny et Linas. C’est justement le point de la localité que jeconr nais le mieux, car j’habite momentanément Linas. — Savez-vous alors...? Mais, pardon !... il me semble, en effet, monsieur, que puisque nous nous disposons à dialoguer ensemble, nous pouvons nous cornai tire un peu plus ; et si je me permets cette réflexion c’est que fe drois que je n’y perdrai pas. Je m'inclinai à cette gracieuseté gratuite de mon com»...