Extrait du journal
Voyez ci-après le communiqué : Ils étaient vingt-sept, les nôtres étaient neuf... Quelques minutes de combat et les nôtres étaient toujours neuf, mais les autres n'étaient plus que dix-huit. Neuf d'entre eux avaient été envoyés au sol par la foudroyante attaque de nos combattants de l'air. Preuve éclatante, preuve par neuf, peut-on dire, de la supé riorité de nos aviateurs et de l'excellence du matériel dont désormais ils disposent. Les deux réunis ont merveilleusement compensé la supériorité du nombre chez l'ennemi. Trois contre un l Qu'en sera-t-il lors que nous aurons — et ce sera bientôt — la supériorité du nombre. Ce sera, pour nous, la maîtrise absolue de l'air, le ciel interdit aux rapaces allemands, nos frontières inviolables et nos cités à l'abri de toute incursion. Sans parler de l'armée allemande aveuglée et démoralisée par l'activité de nos bombardiers et de nos chasseurs. Ah ! les avions allemands avaient fait à peu près ce qu'ils avaient voulu, en Pologne. L’aviation polonaise, pour vaillante qu'elle fût, avait été écrasée, dès le début, non seulement par le nombre, mais encore par des destructions massives d'appareils au gîte, sur les champs d'aviation mal protégés. Avec les Français et les Anglais, la partie se présente d'autre façon. La preuve en est fournie, aussi bien par les raids impuis sants et coûteux sur l'Angleterre, que par l’éclatante victoire de lundi, sur le front de l'Est. Attendez que nos fabrications donnent leur plein rendement, attendez qu'arrivent d'Amérique les avions que la levée de l'embargo vient de libérer, et vous verrez la rude vie que nos aviateurs feront aux Messerschmidt qui, aux dires des Allemands, devaient pulvériser les appareils alliés. Le communiqué ne donne que l'essentiel, et l’on n'a guère de détails sur le grand combat de lundi. « Un grand coin de ciel bleu dans le ciel d'Alsace et les chasseurs sont partis en formation triangulaires comme un vol de canards sauvages pour aller sans nécessité d'accompagnement de missions de reconnaissance, à la rencontre d'adversaires également désireux du combat. Les Allemands étaient là : 27 chasseurs, soit 9 groupes de trois avions, car les patrouilles ont adopté la formation de 3 avions qui permet un meilleur rendement des efforts conju gués. Le résultat est d'une singulière éloquence... > Certes l Parmi les stupides bobards que Ilitler-le-menteur faisait répandre, ces jours-ci, par sa radio, il y avait celui-ci : « Les Français ne veulent pas se battre ; on ne les trouve jamais devant nous... » S'ils n'étaient pas morts, les équipages des neuf avions abattus réviseraient, sans doute, cette opinion... Mais leurs camarades rescapés pourront témoigner, à leur place, qu'il y a au moins, chez nous, des aviateurs qui veulent — et qui savent — se battre. Louis Mercier....
À propos
Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.
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