Extrait du journal

Voici le résumé officiel de la première Encyclique de Pie XII, tel qu’il tt été publié par la Secrétairerie d’Etat: POUR RENDRE TEMOIGNAGE A LA VERITE L’Encyclique débute par les mots : « Summi Pontiflcatus > et porte la date de Castel Gandolfo, 20 octobre 1030 : Elle s’ouvre par le rappel du 40* anniversaire de la consécra tion du genre humain au Sacré Cœur par le culte duquel le Souverain Pontife veut que soit marquée son activité apostolique. Le Pape se félicite ensuite de la démonstration d’unité catholique donnée à l’occasion de son élection et de son couronne ment et remercie de ce plébiscite de filial et dévoué attachement, signalant les hommages des souverains, chefs d’Etat et des autorités avec une particulière considération pour l’Italie. Ce sera s’acquitter du devoir fondamental de son ministère apostolique que de rendre témoignage à la vérité en esprit de cnarité, de cette charité gravement blessée par le déchaînement de la guerre qu’il a tout mis en œuvre, mais en vain, pour conjurer. Il supplie qu’on élève les yeux et le cœur vers Celui de qui seul peut venir le salut. LES DEUX ERREURS CAUSES DES MAUX PRESENTS Renvoyant à un temps plus propice une prise de position complète contre les erreurs modernes, le Souverain Pontife observe que la racine profonde et dernière des maux présents se trouve dans le refus de reconnaître une règle de moralité univer selle, du fait qu’on a pratiquement renié Dieu et la divinité du Christ et sa doctrine. D’où un douloureux retour du paganisme, accompagné de troubles dans les consciences et dans les Etats. Deux erreurs fondamentales dérivent de cet agnosticisme religieux et moral : l’oubli de la loi de solidarité humaine et de charité d’une part, et de l’autre l’erreur qui veut délier l’autorité civile de toute espèce de dépendance vis à vis de Dieu et de tout lien avec la loi transcendante, élevant l’Etat à la dignité de fin suprême de la vie, de critère suprême de l’ordre moral et juridique. L’OUBLI DE LA LOI I)E SOLIDARITE HUMAINE Mettant en lumière la première erreur, le Pape rappelle que les individus sont unis par des relations organiques et mutuelles, malgré la variété et la dilTérenciation résultant des diverses condi tions de vie et de culture. Tous ceux qui entrent dans l’Eglise, 3utiles que soient leur origine et leur langue, ont un droit égal ans la maison du Seigneur, sans préjudice du légitime amour que chacun porte à sa propre patrie. L’AUTONOMIE ABSOLUE DE L’ETAT Quant à la seconde erreur, le Pape note que l’autonomie absolue de l’Etat est contraire aux principes de la religion naturelle et de la conscience chrétienne, ramenant tout à une morale utilitaire et privant le droit humain de l’autorité morale qui en est le fondement. Il met en lumière les dommages qui dérivent de cette conception et s’arrête spécialement au bien-être de la famille. Les droits de la conscience sont sacrés et inviolables. Mais, même dans les rapports avec d’autres peuples, une telle conception s’avère grandement nuisible, ôtant fondement et valeur au droit des gens, portant de ce fait la violation des droits d’autrui, détruisant pratiquement la confiance mutuelle, la persua sion de la fidélité réciproque à la parole donnée et remettant souvent la décision des controverses aux armes plutôt qu’à la raison et au droit. LE SALUT NE PEUT VENIR QUE DU RESPECT DU DROIT NATUREL ET DE LA REVELATION DIVINE Quant à l’avenir, le Pape affirme que le salut ne viendra pas de l’épée, mais seulement du respect du droit naturel et de la révélation divine. Il faut rééduquer religieusement et spirituellement l’humanité selon l’enseignement de l’Evangile, en vue du règne de Dieu. Tout sacrifice doit être dans ce but généreusement accepté. Il est réconfortant d’observer que cet esprit est bien vivant dans l’Eglise, et il se manifeste dans tout ce mouvement qui va des Congrès Eucharistiques aux fécondes activités de l’Action Catholique. Le Pape souligne la mission particulière de la famille en tous temps, mais surtout en temps de persécutions. Il affirme à nouveau crue, dans la faillite des expédients humains, ce n’est que de l'Eglise que pourra venir le salut. L’Eglise absolument étrangère à l’idée d’ébranler les gonds de l’autorité civile ou d’en usurper les droits, est toujours prête à servir, à offrir son aide dans l’esprit du Christ. LA PRIERE SALVATRICE En concluant. le Pape évoque avec des paroles empreintes de tristesse le sang répandu, les souffrances de la Pologne, deman dant à tous les chrétiens du monde leur compassion humaine et fraternelle. Il rappelle ses efforts pour empêcher la guerre, assure ses fils de l’aide du Christ-Roi aux jours de l’épreuve et invite pasteurs et fidèles, et principalement ceux qui souffrent, et les enfants, à la prière ininterrompue, fécondée par l’esprit du mortifi cation et par les œuvres de pénitence....