Extrait du journal
Le système fortifié créé sur notre frontière nord-est, sous le nom de < ligne Maginot », répond, semble-t-il, à une double conception stratégique. Elle est un champ de bataille organisé pour recevoir et briser les efforts de l’armée allemande qui tenterait d’envahir notre territoire ; elle est, en même temps, une solide et vaste base d’opérations appelée à permettre de faire succéder, en temps utile et puissamment, l’action offensive à l’action défensive — Pattaque à la défense ; elle est aussi la couverture eflicace des manœuvres que les masses réservées seraient éventuellement ame nées à exécuter, en arrière du front, pour se porter d’un point à un autre dans la zone des opérations. Au début des hostilités, après la mobilisation et la concentra tion, les troupes françaises ont dépassé la ligne Maginot, franchi la frontière comprise entre Rhin et Moselle et chassé l’ennemi des Ïrositions qu’il occupait sur son propre territoire, en avant de la igné Siegfried. Le commandement français a voulu faire, ainsi, écho à l’héroïque résistance de la Pologne, surprise et inondée par l’agression soudaine d’un voisin traître à ses engagements ; il a ainsi affirmé la solidarité qui lie étroitement l’armee française à l’armée polonaise dans la défense d’une cause qui leur est commune. Mais les postes avancés ainsi conquis par nos troupes ne sau raient être la ligne de résistance, le champ de bataille choisi et organisé pour y recevoir Pattaque de l’ennemi et lui infliger un échec décisif ; les postes avancés sont faits simplement pour surveiller l’adversaire, sonner l’alerte et donner au gros des troupes le temps de prendre leurs dispositions. Ce rôle rempli, les éléments légers de ces postes rejoignent le corps de bataille et s’v incorpo rent à la place prévue. C’est exactement ce qui s’est passé le 10 octobre, sur la fron tière entre Rhin et Moselle et ce qui se passera, sans doute, encore dans la suite des jours qui viennent. Les Allemands ont, dans la matinée, exécuté une attaque de diversion à l est et près de la Moselle, sur un front réduit de 5 kilomètres ; ils n’ont pas, bien entendu, donné le change au commandement français. Dans l’après-midi, ils ont attaqué à Pcst de la Sarre, sur un front de 30 kilomètres. L’ennemi n’a trouvé, sur les positions visées, que la trace des éléments de surveillance ; par contre, il y a été reçu par une avalanche de fer et de feu qui l’a cloué sur place. Il coulera neaucoup d’eau sous les ponts du Rhin et de la Moselle avant que les troupes allemandes tentent de foncer sur la véritable zone de résistance occupée par nos forces. En somme, la manœuvre conçue et prescrite par le comman dement français a été exécuté de point en point, sans aucune défaillance ni déficience ; il en sera de même demain, le cas échéant. Si les chefs de nos troupes avaient accepté la bataille sur la ligne des postes avancés, ils eussent renoncé à l’avantage de combattre sur le terrain qu’ils ont choisi et préparé en vue de la grande lutte ; ils se seraient exposés, en outre, pour conserver une simple position avancée, ù subir, sans profit, de lourdes pertes, ce qu’ils veulent à tout prix éviter. On ne peut que louer le commandement de la sage décision qu’il a prise et les troupes du calme, du sang-froid et de la préci sion avec lesquels elle a été exécutée. Général de Castelnau....
À propos
Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.
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