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Journal de Roanne, 11 avril 1941

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Journal de Roanne
11 avril 1941


Extrait du journal

La première loi du patriotisme est le maintien de l’unité de la patrie. Si chacun prétendait se faire une idée particulière de ce que commande le devoir patriotique, il n’y aurait plus ni patrie ni nation. Seules subsis teraient des factions au service d'ambitions personnelles. La guerre civile, le morcellement du territoire, des discordes fratricides seraient la suite naturelle de cette division des esprits. Èn vous rappelant cette loi sacrée de l’unité de la Patrie, son devoir de discipline, je ne fais que suivre l’exemple de tous les chefs qui ont dirigé la France dans les heures douloureuses. Sous aucun régime, depuis que la France existe, aucun gouvernement n’a accepté que le principe de l’unité nationale fût mis en cause. Henri IV, Richelieu, la Convention Natio nale ont écrasé sans faiblesse les menées qui tendaient à diviser la patrie contre elle-même. Jeanne d'Arc fut l'héroïne de l’unité nationale. L’orgueil de la France, c’est non seulement l’intégrité de son territoire, c est aussi la cohésion de son Empire. Le lien qui en unit si étroitement les éléments les plus divers, ce sont les luttes, les sacrifices des meilleurs de vos fils qui l'ont créé. Mais voici qu'une propagande subtile, insidieuse, inspirée par des Français, s’acharne à le détruire. Un instant suspendus, les appels à la dissidence reprennent sur un ton chaque jour plus arrogant. L’œuvre de mon gouvernement est attaquée, déformée, calomniée. Je défends mon gouvernement. Il y a cinq mois, j envoyais en Afrique le chef le plus distingué de notre armée. A Alger, à Rabat, à Tunis, à Dakar, le général Veygand a fiè rement montré ce qu'est et ce que doit être l’unité française. Il y a un mois j ai con\ ié sut grandes responsabilités du pouvoir le chef de notre marine. Je le sais passionné de l’honneur et de l’intégrité de la France. L’Amiral Darlan a toute ma confiance. L’honneur nous commande de ne rien entre prendre contre d’anciens alliés, mais l’intégrité du pays exige que soient préservées les sources de notre ravitaillement vital, que soient sauvegar dées les postes essentiels de notre Empire. C'est contre ces nécessités que s’insurgent chaque jour les propagandistes de la dissidence. La dissidence est née en juin 1940 d’un sursaut des Français de l’Em pire qui les poussait à poursuivre la lutte et du sentiment que la France ne saurait, sur son propre sol, entreprendre l’œuvre de redressement néces saire. A cette première erreur, mise à profit par les chefs de la dissidence, se sont bien vite joints la volonté d'exploiter le désarroi des Français de1 l’Empire et 1 espoir de dresser le pays, par un constant appel à l’indisci pline, contre l’effort de relèvement national. Du sang français a déjà coulé dans les luttes fratricides. C’en est assez. A tous ceux qui, loin de la Métropole ou dans la brousse équatoriale, ont résisté courageusement aux appels, aux pressions, aux menaces, j’adresse l’expression de la recon naissance nationale. J’ajoute que la mère-patrie reste ouverte à toutes les fidélités. Français qui s interrogent et doutent, je demande de mesurer les progrès que notre pays a réalisés depuis neuf mois. Entre ces réalisa tions et les promesses trompeuses de la dissidence, leur choix sera vite fait. Pour un Français, il n’y a pas d'autre cause à défendre ni à servir que celle de la France. Si nous devons espérer, notre espoir est en nous. Il est en nous seuls. Il est dans notre attachement à notre sol. dans notre volontéde ■\i\re dans la fraternité étroite qui nous tient tous solidaires et unis. Il n'y a pas plusieurs manières d'être fidèle à la France. On ne peut pas servir la France contre l’unité française, contre l’unité de la mère-patrie et de l’Empire. Mon gouvernement est pleinement et absolument d accord avec moi. Il n y a, aujourd'hui comme hier,- qu’une France : c’est celle qui m'a confié son salut et son espoir. Servez-la avec moi de tout votre cœur. Par là, et par là seulement, nous assurerons son destin....

À propos

Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.

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