Extrait du journal

- U’est gentil, mon Xavier, dit-elle, d'étro ! venu tout exprès pour me montrer vos plans. Aussi, bien que j’allais partir pour la plage, nous allons nous installer ici, tous deux, et les étudier à loisir. Belle, Marthe et les petites iront bien à la mer sans moi. Elle le regardait eu dessous, l’air finaud. I an dis qu’il déroulait ses grands papiers couleur d’azur. Il balbutia : -Je ne voudrai cependant pas vous priver... .l’étais dans lo ‘vestibule où Claude et ■laequeline m’aidaient à rassembler, pour les emporter, mes instruments de travail. La voix gaie, elle répliqua : — Et vous, Xavier, est-oc que ça vous priverait ?... Nous parlions ; elle eut pitié de lui : — Allons, donnez-moi votre bras, la jeu nesse appelle la jeunesse. Maman nous avait devancés. Je me hâtai d’entraîner les petites, afin que Mme Lesontmereux ne me surprît pas aux écoutes. Comme elle a la marche lento, mon cheva let était dressé et je feignais do peindre, quand elle nous rejoignit avec Xavier. Je n’étais pas fâchée de montrer à celuici mon savoir-faire. Je suis très Hère de ma loilo que je sens vivante, inspirée, venue tout d'un jet. D’ailleurs, elle m’a révélée à moi-même. Par elle, je me suis découvert le don du paysage où je réussis, du premier coup, infiniment mieux que dans mes tra vaux «l’atelier. Depuis quinze jours, j’ai fait, au bord de la mer et dans la campagne, maintes éludes que j’essaierai de développer à Paris : et. j'ai idée que le portrait de ma chère maman sera le dernier que j’aurai peint. •I étais donc heureuse que Xavier vit ma toile, «'t aussi qu’il me surprît en train de peindre, car j'avais le sentiment que ma petite personne, posée là dans un désordre qui n'était pas tout à fait dû au hasard, do...