Extrait du journal

Pour les Morts. Ainsi qu’on le verra plus loin, la Société «les Poilus a pris l’initiative de faire élever, dans la cour «le la < «are, une chapelle ardente où les corps des poilus seront déposés. < ht ne peut qu'applaudir cette pensée «le piété confraternelle. Il convient que les restes «le nos morts Soient honorés ; il convient que veux qui ne font que passer par la gare «le Roanne soient abrités dans un lieu décent, et ne soient pas exposés à rester sur les quais comme «le vulgaires bagages. Le public ne manquera pas. pourtant, de se demander pourquoi la municipalité de Roanne n’a pas pris cette initiative, ou même n’y ait pas participé. Ce n’est, certes, pas faute de démar ches auprès d’elle. Mais à toutes les de mandes il a été répondu par une fin de non recevoir très nette. Et même on aurait donné la raison que voici : ( >n ne pouvait s’intéresser au retour des morts, aurait-on dit. dans la crainte que cela ne donnât lieu à des ma nifestations patriotiques ! Il pavait, ou plutôt on nous assure, que ce sont là les termes mêmes dont on s’est servi ! Cela est si fort — et si parfaitement odieux — que nous voulons garder en core quelques doutes. Est-il possible que le propos ait été tenu ? Est-il possible que M. Albert Serai qui n’en" est pas pourtant à une circonlocution près, ait fait cet aveu cynique. Décidément, sous la municipalité bolchcvistc, Roanne devient une ville bien singulière : il y a des autorités qui, déjà, n’y saluent plus, le drapeau. N’y sera-t-il plus permis, bientôt, «Vhonorer les morts de la guerre ?...