Extrait du journal

Madeleine ; et le baiser qui accentua la réunion de ces deux êtres si bien faits pour se comprendre alla, jusqu’au fond du cœur, remuer, chez tous deux,ces sublimes sentiments d’abcégation et d’amour qui, depuis tant d’années, avaient fondu comme en une seule vie leurs pensées, leurs affec tions, leurs instincts de Dévouement et de sacrifice. Sans s’être dit un mot à ce sujet, le frère et la sœur, mus par la même déli catesse, montaient lentement ; ils voulaient laisser à l’enfant et à la mère le charme tout entier des premières effusions. A ce moment, Suzanne, quittant les bras de sa mère, s’élançait au cou de ma demoiselle d’Assol. — Jacques, merci mille fois, dit Hélène au jeune homme, en lui tendant la main. Grâce à vous, avant de mourir, le père de mon enfant a pu embrasser sa fille ; grâce à vous, il est mort en chrétien, pardonné, repentant, réconcilié... heureux presque, n’est il pas vrai ? — Autant qu’il pouvait l’être en sentant le prix du bieu qu’ri avait perdu par sa faute, dit Jacques, M. de Gouvelles est mort heureux. Ses dernières paroles ont été pour vous remercier. Je suis heureux, en retour du message que vous m’aviez confié, de vous apporter cette consolation. — Mon ami, dit Hélène, de sa mort con eolée et chrétienne, de l’intime bonheur que m'a causé un évènement aussi impro bable, à vous tout le mérite. Que Dieu re porte sur vous la somme des biens qui nous ont été souhaités, à tous deux sans doute,...