Extrait du journal

dernièrement réuni tous les habitants d’un village de notre arrondissement. Ce jour-là, c’était grande fête à Montgé ; on y plantait l’arbre de la liberté. Personne ne man quait à cette cérémonie : garde-nationale, fer miers, vignerons, pauvres, riches, tous étaient venus se grouper autour du symbole de nos ins titutions républicaines, le clergé avait été convié à celte solennité et le pasteur de la paroisse ré pondant avec empressement à cet appel religieux avait dans une allocution paternelle ému tous les assistons ; noble et douce croyance que celle qui tait ainsi intervenir dans nos actes l’heureuse in fluence de la religion. La fête s’est terminée par un banquet auquel ont pris part plus de cent patriotes à l’estomac patriotiquement dispos. Inutile de vous dire que là surtout c’était la fête du cœur, qu’il n’y avait de place dans les âmes que pour des émotions riantes et des pensées joyeuses. Si l’insouciance, le calme, la liberté d’esprit sont de puissants aiguillons de la faim, je vous laisse à penser si nos Républicains se distinguèrent par ce vif appé tit provenant de l’absence ou de l’imprévoyance des soucis. Le repas s’est prolongé si avant dans la nuit que l’aurore trouva encore nos convives dans la salle du festin... Enfin le point du jour se lève clair et resplen dissant, le soleil se montre beau et radieux. Le tambour bat le rappel, qu’est-ce donc ? quel est ce bruit? pourquoi ce signe de ralliement ? Ne vous effrayez pas, citoyennes, et vous, enfants, dormez paisibles et tranquilles, c’est la garde na tionale qui va au presbytère faire hommage d’un...