Extrait du journal

munes en raison de l’incertitude de leur domicile, n'étaient pas les seuls qui en eussent reçu sur les seize données en double emploi. 11 est arrivé néanmoinsde tout cela que plus de 2G0 ouvriers, ennuyés de cette rumeur ou remis au lendemain, pour vérification, se sont abstenus de voter et ont été exclus ainsi de l’élection. Le zèle poussé à un certain degré est quelque fois plaisant. Ainsi, un jeune homme de Jouarre habitant Meaux, avait été signalé comme posses seur de deux cartes, et soupçonné, sur un on dit, de vouloir voter à Meaux et à Jouarre. Vite on fait monter un homme à cheval et on l’envoie à Jouarre pour prévenir la fraude. C’était à coup sur prendre le chemin le plus long; la plus simple in formation eût suffi pour faire connaître que la double carte vue entre les mains de ce jeune homme était celle d’un camarade absent, connu comme lui de toute la ville, et dont par consé quent il ne pouvait songer à faire usage. Inutile de dire qu’il n’était pas inscrit à Jouarre. Mais il'résulte de cette élection de bien autres enseignements; c’est que le peuple faisant ses atlaires lui-même sans l’entremise des censitaires, n’en a pas moins fait des choix sages, et qu’il a dignement vengé la défaite de 1842. 11 en résulte encore que les partis ont pu se compter, et qu’il en est un surtout dont la faiblesse numérique solennellement constatée en cette épreuve, devra anéantir à jamais les espérances rétrogrades. Il en résulte enfin, qu’un républicanisme tout nou veau, a eu l’insigne maladresse de dévoiler son défaut de sincérité, en se liant étroitement avec le légitimisme pour éprouver avec lui un échec authentique de la part du vote universel, tant réclamé par celui-ci....