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Journal de Seine-et-Marne, 10 décembre 1833

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Journal de Seine-et-Marne
10 décembre 1833


Extrait du journal

MEAUX. AUDIENCE DE POLICE CORRECTIONNELLE, Du 3 décembre 1833. — Présidence de M. Viellot. M. le Procureur du Roi, contre Marsan. Le prévenu, jeune encore, s’avance d’un air triomphant, il porte la veste militaire et le bonnet de police, son physique est assez agréable. Arrêté il y a quelques tems sous la préven tion de vagabondage, on le conduisit dans la prison de cette ville où il fût écroué, comme dit Odry , sous sa bonne mine seu lement, parce qu'il ne voulut point dire son nom et sa famille : plus tard, pressé de questions, il trouva l’exemple de Tarquin fort à son gré , et il se donna le nom de Joseph Marsan , sous lequel il est connu encore aujourd’hui. Sachant qu’on est mal en prison sans argent, il tâcha de s’en procurer aux dépens de ses compagnons d’infortune : d’a bord il se fit le régisseur de la maison, chacun lui remettait sa bourse et il réglait toutes les dépenses; ensuite il s’attri buait un droit pour acheter du tabac qu’il revendait à ses malheureux camarades. Après huit mois de détention préventive, il comparut de vant le tribunal où il ne fût condamné qu’à quelques mois de prison : rentré dans la maison d’arrêt, il s’empressa de repren dre ses fonctions, et s’en acquitta le mieux du monde ; mais par malheur on vit bientôt figurer parmi les prisonniers, un de ces vieillards de 8g, qui ne se souciant pas du tout de vivre sous la dépendance et le despotisme de Marsan , confia son argent à des mains plus sûres : Celui-ci voyant qu’on em piétait sur son autorité tomba sur lui à coups de pieds à coups de poings , et l’étendit par terre ; lorsque le geôlier courut au secours du pauvre Georges, c’est le nom du vieillard, Marsan lui barra le passage en le menaçant d’un couteau et l’empêcha d’entrer. Traduit pour ces faits devant le Tribunal il prétendit qu’il avait eu la précaution de retirer ses sabots pour donner des coups de pieds au malheureux Georges, et qu’il n'avait point de...

À propos

Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.

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Données de classification
  • chanson
  • meaux
  • marsan
  • bordeaux
  • espagne