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Journal de Seine-et-Marne, 11 novembre 1848

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Journal de Seine-et-Marne
11 novembre 1848


Extrait du journal

— A la diligence du conservateur des forêts du 8e arrondissement, il sera procédé, à Melun le 25 novembre 1848, h Meaux le 28, à Coulommiers le 27, et à Provins le 25 du même mois, et jours suivants, s’il y a lieu, à midi, à la vente des coupes de bois de l’exercice 1848. — Par arrêté du 15 octobre dernier, le conseil de préfecture a annulé l’élection de MM. Franon (Eugène) et Salis ( Jean-Pierre ), nommés membres du conseil d’arrondissement en remplacement de MM. Cliaron, maire de Bray, et Régis, maire de Passy. POLICE CORRECTIONNELLE. Les Ressources de Victor. Il y avait une fois, ou plutôt non, car il y est depuis trente ans, il y a, dis-je, dans une petite ville des environs de notre département, un hon nête homme d’horloger, assidu à la besogne, exact comme une montre bien réglée, connaissant le prix du temps par l’habitude de le mesurer. 11 avait, travaillant a scs côtés, un grand garçon de fds, nommé Victor, qui songeant que son père était là depuis 50 ans et espérait y rester encore ; qu’après son père sa perspective à lui était d’y rester 50 ou 40 années aussi, fiché à la même place, sur le même tabouret, devant la même table, se prit à considérer que cela menaçait de devenir monotone et fastidieux à la longue. Il voulut voir du pays et diversifier ses occupa tions. 11 partit un peu comme l’enfant prodigue, et, comme lui il devait revenir à la maison pa ternelle, malheureux, mais non pas comme lui innocent. Ses pérégrinations le conduisirent en Norman die ; il travaillait chez un maître, dans les environs de Dieppe , lorsque l’ex - roi Louis - Philippe revint d’Angleterre où une royale réception lui avait été faite : il ne pensait guère alors, le roi têtu, qu’il y retournerait souverain déchu et accueilli moins magnifiquement, car les princes et les peuples sont un peu comme les particuliers, plus amis du puissant que du malheureux. Or, tout était en grand émoi sur le litto ral pour voir l’arrivée du roi; les curieux affluaient à Dieppe; Victor y vint aussi. Il y mena joyeuse vie, visitant plus les estaminets que les églises, en compagnie moins recommandable que récréative, tant et si bien, qu’il se trouva lui quatrième, un jour en un hôtel avec de la dépense faite et pas un sou à eux quatre pour la payer. Cependant, par réminiscence sans doute du quartd’heure de Rabelais, l’horloger tira sa montre. — Une montre î nous sommes sauvés, dirent les vauriens ; et en effet la montre paya l’écot. Mais la montre n’appartenait pas à notre hom me : lui avait-elle été, comme il le raconte, prêtée par son bourgeois pour venir à Dieppe ? se l’étaitil purement et simplement appropriée? Quoiqu’il en soit, l’affaire tourna mal pour lui, elle lut prise au grand sérieux par la justice qui le condamna en quinze mois de détention et à la surveillance. 11 subit sa peine à la maison de Gaillon. Après un évènement pareil, il n’était pas facile de retrouver à se placer. Heureusement la misé ricorde paternelle lui tendit encore l’inamovible tabouret. Les hommes pardonnent moins que Dieu, cependant il pouvait vivre là, paisible sinon considéré : il ne le voulut pas; voici deux de ses fredaines racontées l’autre jour à l’audience. Ainsi, monsieur s’avisa de se présenter un jour comme employé des contributions indirectes,...

À propos

Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.

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