Extrait du journal

Les boulevards, la Madeleine, la place de la Concorde, les Champs-Élysées ! j’appelle avec la concision d’un conducteur d’omnibus les étapes merveilleuses de cette voie triomphale. Nous sommes arrivés. Devant nous l’arc de triomphe, à droite l’Horticulture, b gauche l’Industrie et les Beaux-Arts. C’est beaucoup pour un jour; c’est trop pour un feuilleton. J’opte pour l’Industrie. Ici devrait se placer la comparaison classique du Palais de l’industrie et du Palais de cristal ; mais n’ayant pas vu ce dernier, j’aurai le rare mérite de ne pas parler de ce que j’ignore. Voulez-vous jouir d’un spectacle magique ? Ayez le courage de passer devant une foule de curiosités que vous retrouverez plus tard ; poussez droit au transept. Là, sous une voûte immense, inondée de lumière, pavoisée des drapeaux de toutes les nations, l’Exposition se révèle dans toute sa magnificence. Armes, meubles, bijoux, cristaux, toutes les mer veilles de l’industrie ont étalé leurs plus beaux échantillons dans une disposition et une lumière si favorables que les produits moins bien placés doivent en être jaloux. Dans le transept on est au centre de l’Exposition. Autour s’étendent quatre grandes galeries à doubles étages ; au fond, en face de l’entrée principale, une large porte conduit à la rotonde où se voyait naguère la bataille des Pyramides remplacée aujourd’hui par l’exposition de Sèvres et des Gobelins. Vous y pourrez reconnaître quelques tableaux de notre cathédrale. Un vaste pont qui enjambe les ChampsElysées sert de trait d’union entre la rotonde et la longue galerie du bord de l’eau où sont les grandes machines....