Extrait du journal

Meaux, le 18 juillet 1855. Monsieur le Rédacteur. J’ai reçu, à l’occasion des élections municipales de Meaux, et je vous prie de vouloir bien insérer en tête du prochain n° de votre journal, la lettre sui vante : « Monsieur le Sous-Préfet, » J’ai dû maintenir ma candidature en présence » d’une opposition que rien ne justifiait. Le scrutin » a prononcé et s’il ne m’a pas porté aux fonctions t » que je désirais remplir pour représenter un quar- ! » tier important de la ville, il a montré au moins | u que mes prétentions étaient suffisamment fondées, » et que je pouvais autant que qui que ce soit i » compter sur les sympathies d’une partie de la po- j » pulation. Je désire ne pas continuer une candida- | „ turc qui a été l’objet de difficultés sans motifs j „ avoués et avouables. J’ai l’honneur de vous préve- j » nir que je renonce à me porter de nouveau. „ Recevez, Monsieur le Sous-Préfet, l’assurance n de ma considération très distinguée. » Signé : Adrien Petit. » Meaux, le 16 juillet 1855. » Pour copie conforme. Le Sous-Préfet de Meaux, de Sorbier de Pougnadoresse. « Il y a un Dieu pour les ivrognes d dit un proverbe que les ivrognes affectionnent: mais le Dieu ou le proverbe leur manque quelquefois de parole ; un particulier de St-Jean -les-deuxJumeaux, le nommé Truetin, cuisinier, céli bataire, et âgé de 52 ans, en a fait, il y a peu de jours une fâcheuse épreuve. Il avait bu quelques petits verres de trop et bientôt la raison manqua à sa tête, puis ses jambes lui manquèrent, et la terre manqua b ses jambes, car il tomba de six mètres de hauteur dans l'eati d'un ruisseau. Or voyez le malheur; l’eau, lui manqua aussi, il s’y trouva des pierres qui ne le manquèrent pus, elles, car il s’y brisa le ci âne. Ce n’était pas pour rien qu’il avait d’instinct l’eau en aversion. Quoiqu’il en soit, quand on vint le relever il n’existait plus, la mort avait été instantanée. POLICE CORRECTIONNELLE. Une femme difficile à convaincre. La veuve P de St-Soupplets, était accusée mardi dernier devant le tribunal correctionnel de Meaux, d’avoir tenté de s’approprier indûment une I paire de chaussons soustraite à la montre de l’épicière de sou village. — Convenez-vous, lui dit M. le président, de ce qui vous est reproché? — Moi avoir volé, seigneur Dieu ! qu’on m’en donne donc des preuves! Une première preuve est introduite sous la forme d’un jeune garçon de Ui ans, garçon épicier chez sa mère, l’épicière de St-Soupplets. Il raconte comme quoi un jour, la prévenue étant venue demander d’abord du sucre et du café qui lui furent servis, demanda ensuite de l’eau-de-vie. Pour la lui servir aussi, il fut obligé d’en aller chercher dans une arrière-boutique : or soit défiance motivée ou instinctive, soit pure curiosité, il regarda par une vitre qui permettait de voir de cette pièce dans la...