Extrait du journal

12W2ÎMIS1D1λ Les Cnrés artistes. Les beaux-arts sont l’agrément de la vie, comme le travail en est le devoir ; sans eux l’existence est monotone comme un jardin sans fleurs ; l’homme est né pour agir, c’est par le mouvement qu’il sent sa vie; il faut peut-être une fatigue à son repos, une peine à sa joie, une folie à sa raison, comme il faut un hiver à sa terre, des pluies à son printems, un nuage à son soleil : le mal est l’assaisonnement du bien, c’est du contraste que liait l’harmonie. C’est un bonheur fort ennuyeux que celui de ne rien faire. On dit que les élus s’en accomodent au ciel; peu d’hommes en voudraient sur la terre. Les dieux de l’antiquité n’en voulurent pas non plus : de Jupiter à Vulcain chacun deux avait son gouvernement ; on sait quel mal ils se donnaient, et ils en avaient pour l’éternité. Le Dieu des chrétiens lui même, se lassa un jour de son éternel repos, il créa ce monde pour se créer une occupation ; il travaille fort s’il en règle toutes les affaires, surtout les nôtres aujourd’hui. Ici bas il n’est personne qui ne travaille plus ou moins utilement; c’est quand il a le moins à faire, que l’homme sent davantage le besoin de s’occuper. Ceux qui du haut de la foule tombent dans la solitude d’eux-mêmes, trouvent dans leur goût du travail et des arts, l’oubli de leur infor tune, des distractions contre l’ennui, quelquefois des ressources contre le besoin. Belisaire, indigent,...