Extrait du journal

De la publicité des délibérations des conseils municipaux y Cette question est, si je ne me trompe, une de celles que l’on peut traiter sans danger pour l’ordre public et la sûreté de l’état, car l’inter diction de la publicité dans les délibérations des conseils municipaux, n’est point écrite dans la loi ; sans danger pour la bonne direction des affaires, car bien des conseils déjà ont admis celte publi cité et je 11e sache pas qu’ils aient eu à se repen tir d’une telle décision ; sans danger enfin pour la dignité administrative, car la question n’ayant rien au fond d’irritant en elle-même, il faudrait être malveillant, et je ne le suis assurément pas, ou maladroit, et je tâcherai de ne pas l’être, pour la rendre irritante par les détails. On conçoit que dans des temps où la pensée intime de la haute politique, était d’arriver le plus possible b la restriction de la liberté ; dans des temps où le moins de lumière répandue sur les affaires du pays faisait l’affaire de ceux qui le gouvernaient, toute tendance vers la publicité devait être peu encouragée en haut lieu. Il n’en peut plus être ainsi. De même que le gouverne ment dans l’intérêt de tous, l'administration dans l’intérêt de tous ne peut et ne doit rien redouter du grand jour. Je dis plus, il est de son intérêt bien entendu de l’appeler et le favoriser. La plupart des faux jugemens, des mauvaises préventions ont pour origine l’ignorance ; on juge mal ce que l’on connaît mal, et l’esprit de l’homme est ainsi fait que c’est plutôt le mal que le bien qu’il suppose lorsqu’on lui laisse quelque chose à supposer. Avec la publicité, les intentions seraient mieux...