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Journal de Seine-et-Marne, 24 novembre 1835

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Journal de Seine-et-Marne
24 novembre 1835


Extrait du journal

MEAUX. Le mardi, 17 de ce mois, a été pour l’Institution de made moiselle Caviilier , maîtresse de pension à Meaux, un jour de douces joies et de pacifiques triomphes. Les jeunes filles que cette sage institutrice dirige dans les voies de la morale la plus éclairée, en dotant leur esprit de tous les charmes de l’instruction, sont venues recueillir tour à tour les prix destinés à ces luttes d’un travail assidu. Heureuse saison de la vie, où laine, vierge encore des inquiétudes, tourment assuré de toute existence qui grandit, se livre sans partage, sans arrière pensée, aux émotions saisissantes de la première couronne ! Qui de nous, au milieu des agitations sans cesse renaissantes d’une carrière dont la plus heureuse n’est jamais que la moins pénible, n’a senti souvent s’éveiller dans sou cœur, pour cette époque studieuse et tranquille, un souvenir et un regret ! Cette mère , en pressant dans ses bras son enfant tout émue d’une publique ovation , reporte involontairement ses regards sur la pension qui recueillit ses jeunes années , sur ces jeux, sur ces travaux, cercle d’innocence et de candeur dans lequel s’enfermaient toutes ses pensées ; elle tremble alors, en songeant aux orages qui l’ont assaillie loin de ce port inaccessible aux bruits du monde , et ses yeux, mouillés d’une larme de joie et de tendresse craintive, s’élèvent vers le ciel , pour lui demander de faire bonite et heureuse cette vie qui commence pure et embellie des palmes du succès. Celle année, M. de Sigoyer, sous-préfet de l’arrondissement, a remplacé dans la présidence de cette solennité le prélat vénéré qui gouverne le diocèse. Auprès de lui, se sont placés M;de curé et ses vicaires; M. Potticr, premier adjoint au maire, et plusieurs des notables habitans de la cité. Les exercices, qui ont été coupés par des chants et des morceaux de musique parfaitement exécutés, ont commencé immédiatement. Chacune des jeunes filles interrogées a fait preuve de connaissances remarquables. L’histoire ancienne et moderne, la géographie, la sphère et particulièrement la rhétorique, ont tour à tour donné lieu à des réponses qui dénotent des études bien ordonnées, bien surveillées, une application constante, une intelligence prompte à tout saisir. Tel érudit, si fier de son lourd bag. ge aurait été peut-être fort embarrassé s’il eut été obligé de venir au secours de la mémoire de ces aimables élèves dont la plupart n’ont pas encore vu leur dixième printemps. La sollicitude paternelle de M. le sous-préfet s’est émue à l’aspect de ces groupes de jeunes filles se pressant timidement dans l’enceinte du gynecée, et il s’est levé, à la fin des exercices, pour adresser à ces intéressants athlètes de la science ces paroles encourageantes, où respire la plus douce bienveillance : « Jeunes Elèves , » Vous n’aurez pas la satisfaction d’entendre celte année la voix du vertueux prélat, que vous chérissez, que nous chérissons tous. Quoi que , à son exemple, mon affection pour vous, aimables compa gnes de ma fille, soit aussi viveque profonde, je comprends trop bien que je ne puis le suppléer , ni auprès de vous , ni auprès de cette assemblée. Toutefois, je suis heureux d’assister à sa place, à vos ravau* i à vos progrès, et je me fçlicite particuliérement d avoir...

À propos

Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.

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Données de classification
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