Extrait du journal

de tribus révoltées, que leur peu d’irnnortance avait laissé jusqu’à ce jour dans l’oubli et l’impunité. Le camp d’Ain-Béïda (1) ne se composait alors que de deux Bordjs ou maisons de commandement, placés l’un à côté de l’autre. Le premier était habité par le caïd et ses serviteurs, l’autre par le chef du bureau arabe. Nos escadrons étaient campés à quelques mètres de distance, impatients de razzias qui devaient com penser pour eux la monotonie du camp, la chaleur suffocante de la saison, et aussi les tracasseries jour nalières des sauterelles que le voisinage de la fon taine attirait en grand nombre. Les espions du bureau arabe étaient en campagne ! et nous savions qu’une fois les renseignements pris, nous serions lancés sur les coupables. Enfin un soir, vers six heures, un des spahis du bureau arabe apporte une dépêche à notre capitaine. En un instant tout le monde est prêt ; nous devons partir dans peu de temps, à la tombée de la nuit, et de trois côtés différents. Chacun de nos pelotons de chasseurs doit être renforcé d’une dizaine de spahis. Le soleil se cache à l’horizon, nos officiers reçoivent leurs instructions, et bientôt tout le monde est à cheval. Chacun se souhaite bonne chance, puis chaque peloton part au grand trot dans la direction qu’on lui a indiquée. Nous ne suivrons maintenant qu’un peloton qui marche vers le sud, et dont la mission est la plus importante. Bcn-Aïssa, chef d’une tribu dont les membres ont...