Extrait du journal

PENSIONNATS DE DEMOISELLES. Une impression que que je rapporte toujours de celles de ces petites solennités auxquelles j’ai l’occa sion d’assister, c’est qu’on ne peut jamais assez savoir gré aux maîtresses de ces pensionnats, du travail incessant, des soins, de la patience, de l’habileté qui doivent certainement dans ces mai sons, présider à l’éducation des jeunes filles. Nous autres, public, qui, ces jours-là, ne voyons que les résultats, qui admirons de charmants ou vrages de femme, de jolis dessins, qui entendons réciter avec intelligence quelque œuvre littéraire, chanter ou jouer agréablement des morceaux de musique bien choisis, pouvons-nous nous douter des efforts surhumains qui ont fait éclore tous ces talents, qui ont fécondé toutes ces aptitudes ? Quand nous avons devant nos yeux cet essaim de jeunes lilles d’un aspect si gracieux, si doux, si ré servé, pouvons-nous savoir ce qu’il a fallu de peines pour assouplir ces petits caractères, pour éveiller ces jeunes intelligences, pour orner ces esprits si prompts à s’échapper en malices et en distractions I Car cette jeune assemblée si sage et si posée un jour de distribution, je ne voudrais pas jurer qu’elle soit ainsi tout le long de l’année, et que les ap parences d’un auge ne cachent pas parfois quelque petit démon. Or, si les vacances vous sourient beau coup, mesdemoiselles, comme délassement à la peine d’apprendre, combien ne doivent-elles pas sourire à vos maîtresses, comme repos de la peine de vous apprendre ! 11 est vrai que beaucoup d’entre vous apprécient tout cela, un peu plus tard, et en gardent un bon et affectueux souvenir, j’en atteste le nombre de jeunes mères que j’ai vu, cette année encore, cou ronner leur filles dans la pension où elles-mêmes avaient été élevées, et s’attendrir en se rappelant le...