Extrait du journal
LA FONTAINE de Crouy-sur-Ourcq. La petite ville de Crouy célébrait dimanche dernier, une charmante fête en même temps qu’elle donnait un bon exemple, l’exemple de ce que peut accomplir l’amour fervent, éclairé et persévérant du bien public. Crouy, n’est pas tout a fait sur l’Ourcq quoi qu'on dise son surnom, et puis sa rivière on la lui a prise : le canal qui l’a remplacée ne donne point son eau : bref, Crouy dans une vallée manquait d’eau. L’eau que l’on peut boire, l’eau qui fait cuire les légumes et qui dissout le savon, il fallait aller la chercher péniblement, il fallait aller b une grande distance puiser b un faible et insuffisant filet. Une ville sans eau est une ville sans avenir ; agrandissez-donc, embellissez-donc une ville qui manque d'eau ! Donner de l'eau b sa ville devint bientôt le but constant de la pensée, des désirs et des efforts d’un homme d’initiative, de l’honorable maire de la ville, M. Dufresne, qui, il faut le dire, a rencontré dans le conseil municipal, dans la population tout entière, la confiance et le dévouement néces saires pour le conduire au succès. Après diverses tentatives, on avait eu recours b un hydroscope, élève, dit-on, de l'abbé Paramelle. Il désigna un point où l’eau devait se trouver b deux mètres de profondeur. On creusa. A deux mètres rien. A trois et plus, rien encore. M. Dufresne provoqua quelques cotisations dont il donna l’exemple, on creusa encore plusieurs mètres, sans rien trouver que des traces d’une insignifiante humidité. — Il ne viendra jamais d’eau b Crouy ! dit un des ouvriers découragé. — Jamais !.. Nous verrons, se dit M. Dufresne. Ce mot l'avait piqué. Il rentre chez lui, prend sa canne et commence une série de promenades b la recherche du trésor désiré. A dix-huit cent mètres environ de la ville, il visita une source dont le volume d’eau était faible, mais h quelque distance, cachée dans des buissons d’épine, se trouva une autre fontaine naturelle qui parut devoir offrir un complément convenable b la première : leurs eaux étaient, excellentes. Toutefois, ici une illusion d’optique faillit ramener le découragement. Crouy paraissait sensiblement plus élevé que les sources dont le cours devait être détourné pour y être conduit. C’était le cas de ne pas en croire ses yeux et d’amener le raisonnement d’abord, puis la science b leur secours. En effet, un nivellement provi-...
À propos
Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.
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