Extrait du journal

Notice sur Jacques Cœur. (5* Article.) On ment pour accuser l’argentier, on l’accuse pour le dépouiller ; le premier menteur est le roi, le premier accusateur est le roi ! Des ingratitudes, des j calomnies, il faut s’attendre à en voir abreuver la vie de tous les hommes bienfaisants; mais il en est quelquefois de bien cruelles, de fort imméritées. ; Montrez-nwi un bienfaiteur de l'humanité et je vous. montrerai tin calviure, — dit quelque part avec j raison M. Paulin Lamayrac, — Dès qu’on voit apparaître un grand homme, les mains pleines de bienfaits, la première question qu’il faut se poser est j celle-ci : Comment va-t-on s’y prendre pour sc j venger de cet hoimne-là ? Heureusement l’histoire, I l’inexorable histoire, image de Dieu sur la terre, fait impartialement la part des bons et des méchants, des oppresseurs et des victimes, |xiur honorer à jamais lu malheur et pour venger l’humanité. Jacques Cœur, prétendaient ses détracteurs éhontés, s’était attribué des dons faits au roi son ! maître par les Etals du Languedoc; il avait falsifié les I monnaies^ il avait empoisonné Agnès Suret; il avait vendu des armes aux Mahométans, qui s’en étaient j servis contre les chrétiens ; il avait exporté au Levant i de l’argent monnayé; il avait fait embarquer de j farce i Montpellier, divers individus, dont l’un s'était jeté à la mer de désespoir ; il avait renvoyé à...